La campagne présidentielle a lieu à un moment difficile pour l’économie, qui se traduit par une nouvelle montée du chômage, qui revient à des niveaux inconnus depuis la grande décrue de la fin des années 90. Beaucoup de français seront donc curieux de savoir les solutions que les candidats proposent pour relancer l’emploi
Le gratuit Direct matin s’est donc intéressé à la question dans son édition de jeudi. Il présente donc les solutions proposées par les quatre principaux candidats ainsi que par les six moins performants dans les sondages. Un premier article est donc l’occasion d’examiner les idées de ceux qui peuvent normalement se permettre d’être iconoclaste. Le gratuit les a manifestement classés en fonction de leur place dans les sondages.
On peut s’attendre à des idées originales, ou irréalistes. On peut aussi se demander celles qui montrent la plus grande méconnaissance de la réalité du travail ou des contraintes d’une entreprise. Qui va montrer sa plus grande incompétence
Jean Luc Mélenchon préconise l’interdiction de licenciements pour les entreprises bénéficiaires, la normalisation du contrat en CDI et des sanctions pour les entreprises qui abusent du temps partiel. Croit-il que les salariés licenciés par des entreprises en perte bénéficient des mêmes avantages que ceux qui le sont par une entreprise bénéficiaire ? Que propose-t-il pour les entreprises saisonnières et les remplacements de congés maternité ? Et comment sait-on qu’une entreprise abuse du temps partiel ? Mais surtout, en quoi ces mesures qui semblent surtout chercher à protéger les travailleurs (même si c’est maladroitement) sont-elles susceptibles de relancer l’emploi ?
Eva Joly promet un million d’emplois créés d’ici à 2020 « grâce à la transition écologique de l’économie », dans l’énergie le bâtiment, les transports et l’agriculture. Sans préciser bien sûr comment on, financera cette création,, ni le nombre d’emplois détruits en parallèle. Denys Bergrave analysant le projet avec sa finesse habituelle, on n’en dira pas plus ici.
Dominique de Villepin « cible le chômage des jeunes « et propose qu’il y ait dans chaque entreprise un nombre de jeunes représentatif de l’ensemble de la population. Allez, 25% de moins de trente ans dans l’industrie, ce secteur qui recrute peu depuis 20 ans et a donc une moyenne d’âge élevée, 20% dans les sociétés Internet qui oublient de recruter des plus de 35 ans, 20% aussi dans les clubs de foot professionnels, 20% chez les gardiens d’immeubles HLM (leur moyenne d’âge se situe autour de 50 ans, et le recrutement se fait en moyenne vers 40 ans). Limitions aussi à 20% dans les sociétés de conseil, c’est un moyen trop efficace de prendre de l’expérience en début de carrière.
Nicolas Dupont Aignan propose « plus de frontières pour plus d’emplois » (on restreint l’entrée de produits étrangers mais on continue à vendre à l’étranger bien sûr) et exige que les produits importés soient soumis aux mêmes normes que les produits français (parce que ce n’est pas le cas ?).
Hervé Morin veut assouplir le droit du travail tout en préservant les protections (décidément, il est vraiment très fort !). L’idée est de remplacer CDD et CDI par un contrat à droits progressifs. Ce n’est pas une mauvaise idée (enfin une !) mais quel rapport avec la création d’emplois ? C’est tout ?
Nathalie Arthaud reste dans le classique : interdire les licenciements et répartir le travail entre tous, sans baisse de salaire. Philippe Poutou est sur la même ligne : toujours l’idée que le travail est un gâteau fixe qu’il ne faut surtout pas abimer mais répartir entre tous. Quand comprendront-ils qu’en réalité sur longue période le nombre d’emplois augmente ?
Qui a gagné le concours de la proposition la plus surprenante ? Si beaucoup de propositions correspondent à ce qu’on attendait de chaque candidat, j’avoue que je n’attendais pas d’un ancien premier ministre une idée aussi éloignée de la réalité que celle du pourcentage identique de jeunes dans chaque entreprise. Je pense qu’on peut tout à fait lui octroyer le premier prix de la solution la plus délirante !
Soyons juste : c'était la sélection de Direct Matin, il y a peut-être dans les programmes de ces petits candidats d'autres idées plus convaincantes
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