Dans une démocratie, il est essentiel que les citoyens puissent avoir confiance dans la police. A Clermont, la mort d’un jeune d’origine maghrébine à la suite d’un contrôle policier a provoqué des troubles dans son quartier d’origine. Au même moment, le Monde mettait en cause la police des polices dans une affaire aux forts relents politiques
Le jeune Wissam est-il décédé en raison d’une faiblesse cardiaque et alors qu’il avait abusé d’alcool et de drogue ou a-t-il été la victime de violences policières ? A moins que les choses soient plus compliquées que cette seule alternative ? On ne peut qu’espérer que la vérité soit connue un jour de manière suffisamment crédible pour qu’il n’y ait pas de doute sur les faits.
Malheureusement, la confiance dans la police est fortement atteinte dans certaines populations, en partie en raison de pratiques policières courantes dans le choix des personnes contrôlées.
A partir du moment où a collectivité confie à certains fonctionnaires la responsabilité de maintenir l’ordre(et les moyens qui vont avec), elle se doit de prendre les moyens pour que ces fonctionnaires le fassent dans le plus grand respect de la loi. C’est évidemment d’abord une question de formation et d’encadrement. Mais on ne peut éviter, au vu du nombre de fonctionnaires concernés, qu’il y ait quelques brebis galeuses. Par ailleurs, il est normal que tout incident (comme celui de Clermont par exemple) puisse faire l’objet d’une enquête. D’où l’existence d’une police des polices et l’importance du contrôle judiciaire.
L’affaire révélée par Le Monde d’une manipulation de la part de l’IGS est donc particulièrement grave, même si manifestement la justice s’est déjà saisie de l’affaire. On ne peut que vivement souhaiter qu’elle aille jusqu’au bout.
Pour aller plus loin, j’invite les lecteurs à aller lire sur le site de Laurent Mucchielli un remarquable article de Cédric Moreau de Bellaing, Maître de conférences en science politique et en sociologie du droit à l’École Normale Supérieure – Paris, et dont le travail de doctorat a porté sur l’École Nationale de Police de Paris et sur l’Inspection Générale des Services
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