François Hollande conteste les orientations vers lesquelles Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont en train de conduire l’Union Européenne pour faire face à la crise de l’euro, et promet de renégocier le traité s’il est élu, notamment pour promouvoir la possibilité d’émettre des euros obligations
Les gouvernements européens et les citoyens prennent progressivement conscience que les pays de la zone sont, du fait de leur monnaie commune, embarqués dans la même galère. La crise grecque a montré que le refus par un pays de la zone de payer l’intégralité de sa dette fragilise la système bancaire de toute la zone et fait grimper les taux d’intérêts de tous ceux dont la dette inquiète peu ou prou les marchés.
En pratique et par divers mécanismes, les pays de la zone sont amenés à garantir des dettes souveraines de chacun d’entre eux : si un pays s’endette exagérément, les autres devront payer les créanciers !
Face à ce risque, la France et l’Allemagne ont fini par se convaincre de la nécessité que chacun maîtrise son budget et ses déficits et qu’il y ait un mécanisme de surveillance et de sanction des contrevenants : ils veulent donc mettre en place un système visant à leur éviter de payer la dette de leur voisin.
François Hollande de son côté a déclaré lundi 12 décembre qu’il renégocierait le traité en faisant en sorte qu’on y ajoute ce qui manque : l’intervention de la Banque Centrale européenne, les eurobonds et un fonds de secours financier.
La logique de l’eurobond est potentiellement porteuse d’une logique assez opposée à la précédente : il ne s’agit plus d’éviter de s’endetter, mais de le faire ensemble. L’idée n’est pas neuve : il y a environ 15 ans, Jacques Delors, alors à la tête de la commission, constatant que chaque pays n’avait guère les moyens d’emprunter, proposait un plan de grands travaux d’infrastructures européennes financé par un emprunt de l’UE.
Il est facile d’imaginer que les Allemands ne sont pas prêts à se lancer dans une telle aventure !
Assez cruellement, le Monde daté du 15 décembre rappelle qu’en 1997 la gauche avait de la même manière promis de renégocier les règles du pacte de stabilité mais qu’une fois au pouvoir elle y avait rapidement renoncé.
La gauche ferait mieux de mettre le doigt sur le problème non encore traité par les sommets européens, celui des balances de paiement dans une UE où la position compétitive de l’Allemagne se fait au détriment de ses partenaires au sein de l’UE.
Un mot pour rappeler que la solidarité n’est pas un vain mot au sein de l’UE et que l’Allemagne et les Pays Bas ont largement contribué aux fonds d’estimés à accélérer la croissance des zones les plus pauvres au sein de l’UE
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