Les conséquences de la crise de l’euro touchent aujourd’hui la France et l’Italie, à qui il est demandé un effort particulier, toujours pour soutenir (ou sauver) le système global. L’annonce ce jour d’un nouveau tour de vis par le premier ministre s’inscrit dans cette logique. En Italie, c’est le premier ministre Silvio Berlusconi qui risque sa place.
Si les marchés financiers souhaitent une recapitalisation des banques européennes, ce n’est pas directement à cause de la restructuration de la dette grecque, qui devrait être absorbée normalement par les banques dans le cadre de leur bénéficie annuel. Les marchés craignent que cette restructuration en annonce d’autres, au Portugal, en Irlande et surtout en Italie.
Le montant de la dette publique italienne est en effet nettement plus élevé en valeur que celui de la Grèce. A 120% du PIB environ, la dette publique italienne a dépassé cet été les 1 900 milliards d’euro. S’il fallait diviser par deux ces créances, comme cela a été fait en Grèce, l’(impact sur les banques européennes serait terrible.
Il est donc in dispensable pour éviter un désastre économique dans la zone euro, que le gouvernement Italien prenne des mesures pour réduire son endettement. Le déficit public devrait être de 3.9% du PIB, soit moins que les intérêts payés par le pays : l’Italie dégage un solde primaire positif. Un plan de rigueur vise à obtenir l’équilibre en 2013, mais l’absence de crédibilité du premier ministre engendre le doute sur les marchés financiers. On comprend que le pays se soit mis sous la surveillance du FMI pour accroitre sa crédibilité.
Le cas de la France est différent, même si le montant de sa dette est plus faible. La France est l’un des deux principaux garants, avec l’Allemagne, du Fonds Européen de Stabilité Financière. Ce fonds, qui paye déjà des taux d’intérêts plus élevés que les deux pays, a besoin que les pays garants soient crédibles. L’Allemagne, dont le déficit devrait tomber cette année à 25 milliards d’euros peut faire oublier sa dette importante mais en train de baisser en pourcentage du PIB, d’autant plus qu’elle bénéficie d’une forte croissance.
La France ne peut se prévaloir d’une même santé budgétaire. Il lui faut, donc dans l’intérêt de la zone (et donc sous la pression des autres pays), faire preuve d’une plus grande rigueur. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les derniers propos de François Fillon.
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