L’ancien député européen qui s’était beaucoup mobilisé lors du référendum sur la constitution européenne en 2005, était lundi 30 octobre au matin sur France Inter et il disait clairement ce qu’il pensait, de la crise, de l’Europe ou de François Bayrou, comme la tristesse qu’il éprouvait comme centriste de n’avoir aucun choix satisfaisant possible en 2012.
J’avais entendu beaucoup de bien de JL Bourlanges en 2005, de la part de certains de ceux qui défendaient avec moi le « oui », mais je n’avais guère eu l’occasion de l’entendre. Je me suis en tous les cas bien retrouvé dans ce qu’il a dit ce lundi matin.
Comme la plupart voire tous les centristes, Bourlanges est un partisan ancien de la diminution des déficits. Comme c’est également un partisan de la construction européenne, il n’a pas eu de peine pour saluer l’action de J.C. Trichet à la tête de la BCE. Par contre, le journaliste qui le questionnait n’est pas arrivé malgré une très forte insistance à lui faire dire que les mesures prises conduisaient à des modifications des pouvoirs du Conseil Européen : il est vrai qu’il avait affaire à un des meilleurs connaisseurs français du sujet !
Le centriste n’a pas eu de mal à faire remarquer que l’UMP et le PS réclamaient une meilleure coordination des politiques économiques, sans être prêts à en prendre les moyens. Lui proposait au contraire de désigner un ministre des finances (il voyait bien Trichet dans ce rôle) au niveau européen (avec les mêmes procédures de désignation que le président de la commission, c’est à dire avec l’approbation des Etats et du parlement européen), d’en faire le vice président de la commission européenne, et de le faire dialoguer avec une assemblée composée des membres des commissions des fiances de chaque parlement national.
Centriste de toujours, il n’a pas hésité à relever que François Bayrou avait pris la direction d’une UDF qui faisait jeu égal avec le RPR et que son action avait conduit à l’impuissance totale des centristes. Il explique cet échec par le reproche qu’il fait au candidat centriste : ne pas comprendre les institutions de la 5ème République et les conséquences des systèmes électoraux pour les législatives et les présidentielles.
Il a rappelé que l’UMP et le PS étaient des partis qui couvraient chacun un large spectre politique, avec des membres ayant des idées très différentes, mais une organisation partisane très efficace. Les élus centristes sont beaucoup plus proches idéologiquement des uns et des autres mais trop soucieux de leur indépendance pour constituer une organisation efficace.
S’il a semblé donner une préférence à François Hollande dans le duel qui lui paraît être celui de la présidentielle Sarkozy / Hollande (avec Marine Le Pen en outsider) il a souligné qu’il attendait du candidat socialiste qu’il soit le représentant des Français et non celui de la seule gauche : cela tombe bien, c’est l’une des raisons qui m’a fait préférer François Hollande à Martine Aubry !
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