Sondages après sondages, la désaffection des français et surtout des socialistes envers Ségolène Royal se confirme, à un niveau étonnant. Comment celle qui avait balayé lors de la primaire DSK et Laurent Fabius, celle qu a failli prendre le parti contre Martine Aubry à Reims a t-elle pu en arriver là?
D’après le dernier sondage publié par Le Monde, elle recueillerait aujourd’hui 12% de voix de moins que son ancien compagnon ou sa rivale de Reims, passant avec seulement 17% des suffrages derrière Marine le Pen. 4 sur 10 des électeurs potentiels de ses rivaux socialistes préfèrent donner la préférence à Borloo ou Bayrou, Joly ou Mélenchon, voire même Sarkozy. A ce niveau de rejet, il doit bien y avoir une explication ou probablement plusieurs !
On ne peut argumenter du sexe de la candidate, puisque Martine Aubry et François Hollande sont crédités du même score dans ce sondage. On ne peut pas non plus arguer du fait qu’elle n’est pas connue ou qu’elle serait ignorée des médias, ce que d’autres candidats à la primaire déplorent sans doute.
Ce sont donc sa personnalité ou son programme qui sont en cause, ou son positionnement au sein du parti socialiste.
Sur ce dernier point, on se souvient qu’en 2006, la présidente de la région Poitou Charente s’était mise en avant contre son parti, avec notamment la création des réseaux Désirs d’Avenir, ce qui l’avait aidé à gagner la primaire mais lui avait ensuite été défavorable. Mais un certain nombre de ténors l’avaient suivi. Aujourd’hui, les Rebsamen, Peillon, ou Collomb sont derrière François Hollande, et on ne voit plus grand monde pour la suivre. Cela explique sans doute ses difficultés pour mobiliser les militants, mais cela n’explique certainement pas la désaffection des électeurs, en tous les cas à ce point.
Il est possible que son positionnement politique particulier, ce mélange d’ordre juste et d’anti capitalisme primaire (par exemple pour vouloir interdire qu’une société faisant des bénéfices procède à des licenciements) ne soit plus dans l’air du temps. Pourtant la dame est assez douée pour sentir les tendances.
J’avais été frappé par le point de vue de Rosanvallon qui dans un article déjà ancien écrivait qu’au moment d’une élection on savait ce qu’on pouvait attendre d’un candidat, et je m’étais rendu compte que je ne savais pas ce que ferait une Ségolène Royal au pouvoir (la remarque valait aussi pour Bayrou), et que c’est probablement ce qui m’avait le plus gêné. Il me semble qu’avec le temps, son discours paraît trop flou, que les bonnes formules qui ont enthousiasmé un temps (comme l’ordre juste par exemple) finissent par paraître ce qu’elles sont à mon avis, c’est à dire creuses.
Récemment, je faisais une remarque à mon épouse à propos de Mme Royal, et elle a réagi en disant « la folle ». Mon épouse est une femme pleine de bon sens et plutôt modérée dans ses propos, que je la soupçonne fort d’avoir voté pour la candidate socialiste lors des deux tours de 2007, un tel commentaire de sa part en dit long sur l’image d’elle même qu’a imposée Ségolène Royal ;
Il est vrai que j’ai été très récemment choqué par deux commentaires que j’ai lu de sa part. le premier consistait à dire que si elle avait été au pouvoir, le filière automobile française ne serait pas en difficulté mais en plein redressement§ On ne sait pas si cette remarque reflète une inconscience totale des mécanismes économiques, une prétention sans borne ou un dérangement mental. En tous les cas, cela ne done pas envie de lui confier les rênes de l’Etat !
Deuxième remarque, à propos des retraites, à un journaliste qui lui disait que l’espérance de vie à 60 ans avait augmenté de deux ans sur les dix dernières années, elle a eu le front de dire que c’était faux, car sinon ce se serait vu ! Ou comment faire de son ignorance ou de son incompétence un argument d’expertise !
Mais d’autres en ont dit de pire ! Peut être l’accumulation ou le manque de cohérence ; Toujours est il que l’ancienne candidate semble avoir perdu toute crédibilité auprès d’une partie trop importante de l’opinion pour revenir au niveau de ses rivaux.
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