Après l'obésité, abordons la question de la pollution de l'air; celle ci est globalement en diminution, contrairement à ce que beaucoup de gens croient; On est loin de la situation des premiers jours de décembre 1952, quand un pic du smog londonien occasionna 4000 décès!
En 2003, le gouvernement a demandé au commissariat au plan (sa Commission d’orientation du Plan national santé environnement) une étude sur les facteurs de risques pour la santé liés à l’environnement. Le rapport est paru le 12 février 2004. Le premier chapitre (pages 13 à 19) est consacré aux « risques liés à la qualité de l’air extérieur ».
Le rapport note les polluants de l’air ayant un effet toxique (CO2, SO2, CO, NO2, ozone, benzène, plomb, micro particules liées à la diésélisation du parc automobile, …) et leurs conséquences sur la santé des personnes fragiles (asthme, troubles respiratoires ou cardio vasculaires). Il explique que la qualité de l’air s’est améliorée par rapport à la situation constatées 10 ou 20 ans précédemment (qu’on se souvienne e la menace des pluies acides sur les forêts du centre de l’Europe), en raison des mesures diverses prises tant sur les installations industrielles que sur les installations individuelles (pots catalytiques) ou la composition des carburants (suppression du plomb).
Un document de 1994 montre que la qualité de l’air s’était déjà très fortement améliorée. L’auteur reprend des citations d’auteurs anciens (Sénèque au début de notre ère, John Evelyn en 1661 ou Lederau en 1883 décrivaient des villes à l’atmosphère réellement empuantie). En 1952, un pic de pollution du smog fait 4000 décès à Londres ! L’auteur analyse ensuite chaque polluant : les concentrations sont pour la plupart en baisse, à des degrés divers. Le plus spectaculaire est le dioxyde de soufre, SO2,(le responsable des pluies acides), dont il montre que la concentration dans l’air parisien est passée de 210g/m3 en 1959 à 20 g/m3 environ 1994. Les mesures d’Airparif, qui remontent à 1991 pour ce polluant, montre qu’on est passé de 21 g/m3 en 1992 à 2 en 2010 ! On a donc sur 50 ans une division par 100 !
Certes, les diminutions ne sont pas aussi spectaculaires pour tous les polluants (les plus gros progrès ont été réalisés par l’industrie, le passage au nucléaire ayant également eu un impact favorable), mais la tendance est là. On ne peut que s’en réjouir, et cela ne signifie pas qu’il ne faut pas continuer ! Mais le mouvement est lancé ; il peut prendre du temps, par exemple au rythme du remplacement des vieux véhicules par des nouveaux plus propres.
Même améliorée, la qualité de l’air est insuffisante (le développement de l’asthme chez les enfants depuis 30 ans a probablement une de ses origines dans cette pollution), mais le rapport de 2004 ne donne pas d’indication sur sa nocivité, appelant au contraire à réaliser des études sur un phénomène qui reste mal connu
En 2009, l’INVS publie une étude qui prouve un lien entre pollution de l’air et mortalité, mais n’en donne pas le montant.
Une étude de l’Ecole des Mines donne des résultats beaucoup plus précis en terme d’espérance de vie. Après des explications mathématiques assez techniques, elle montre qu’une diminution des polluants de 15 micro grammes par m3 permettrait de gagner 140 jours d’espérance de vie. Comme le même article estime la pollution dans les centres urbains des pays développés entre 20 et 30 micro grammes par m3 et que le lien pollution/ mortalité est linéaire, on en déduit que la pollution atmosphérique coûte actuellement moins d’un an d’espérance de vie. Et on comprend que la tendance est à la baisse de ce coût, contrairement à l’idée répandue chez certains que cette pollution va enrayer les progrès d’espérance de vie !
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