Le pouvoir syrien procède à, des massacres systématiques de son propre peuple,selon des informations de plus en plus précises et nombreuses. La logique est la même que celle de Kadhafi : s’accrocher au pouvoir jusqu’à la dernier goutte de sang civile. Pourquoi ne pas intervenir comme en Libye ?
Les première manifestations contre le pouvoir syrien ont eu lieu à Deraa. On a pu y observer à quel point le pouvoir syrien n’avait aucune limite en matière de répression
Au départ des graffitis contre le pouvoir écrit par une quinzaine d’adolescents. Ceux-ci sont arrêtés, torturés, assassinés.
Les manifestations qui suivent conduisent le pouvoir à envoyer l’armée, ses chars et ses tireurs d’élites. Elle quadrille le quartier populaire de la ville, quartier qui compte 15 000 habitants. L’armée a interdit toute entrée ou sortie (elle tire sur tout ce qui bougent), a coupé l’eau, l’électricité et tout ravitaillement : c’est en fait un siège où les habitants vont probablement tous mourir de faim ou d’épidémie.
Ailleurs, toute manifestation fait l’objet de tirs à balles réelles, il y a à chaque fois des morts par dizaines, et les soldats qui refusent de tirer sur les civils sont tués. Les réfugiés qui arrivent en Turquie multiplient les révélations.
Bref, un comportement qui rappelle les nazis, le Cambodge ou le Rwanda. Un comportement qui donne une idée de ce qu’aurait pu réaliser Kadhafi s’il avait pu prendre Misrata ou Bengazi (et on risque d’apprendre un jour des horreurs réalisées dans tel ou tel village. La logique est simple : garder le pouvoir par la terreur.
Alors pourquoi ne pas intervenir comme en Libye ?
Un premier élément de réponse est géographique. Les forces de l’OTAN peuvent intervenir en Libye depuis la mer, sans passer par aucun autre pays. Pour intervenir en Syrie, il faudrait soit que la Turquie accepte de servir de base de départ, soit survoler le Liban, soit partir de l’Iraq ou survoler ce pays. N’imaginons même pas passer par la Jordanie ou par Israël ! On voit bien que c’est très loin d’être simple !
Le deuxième élément de réponse réside dans la situation interne des deux pays. En Libye, la France pu reconnaître un gouvernement provisoire qui « tenait » une portion de territoire, et défendre la ville de Misrata assiégée et ses défenseurs. En pratique, comment faire en Syrie ? Rappelons nous la situation de l’Iraq du temps de Saddam Hussein, quand ce dernier massacrait de la même manière sa population et que les exilés irakiens suppliaient les occidentaux d’intervenir. Veut on inventer une histoire d’armes de destruction massive pour justifier une intervention en Syrie ?
troisième élément de réponse : les moyens; les cooidentaux sont déjà à l'oeuvre en Afghanistan et en Libye, ils n'ont pas les moyens d'ouvrir un nombre illimités de fronts.
Dernier problème, la position de la Russie, qui semble vouloir mettre son veto à une résolution de condamnation du régime Syrien. Pour le pouvoir russe, aucun droit de l’homme ne peut justifier une intervention contre un Etat souverain, surtout s’il fait partie de ses alliés
Alors, quel espoir pour les opposants syriens ? Pas beaucoup ! L’armée peut se retourner contre son chef, mais celui-ci la tient manifestement d’une main de fer. Cela reste cependant la seule vraie solution. La Turquie peut hausser le ton, ce qu’elle a commencé à faire, critiquant pour la première fois le pouvoir voisin. Les occidentaux pourraient soutenir les uns et les autres, mais ils ne peuvent pour l’instant rien de plus.
Pendant ce temps là, des civils meurent par centaines et bientôt par milliers.
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