Dans l’affaire de la Porsche utilisée par DSK comme dans celle de la FFF confrontée aux accusations de Médiapart, on retrouve ces caractéristiques qui ne peuvent que faire le lit du Front National, comme me le faisait remarquer un de mes collègues à propos de la seconde affaire.
Un ami de DSK possède une Porsche et lui propose un bout de conduite avec sa femme Anne Sinclair, et voilà une photo qui fait le buzz sur Internet et suscite nombre de commentaires volontiers assassins, à droite comme à gauche. Bruno Le Roux, proche de François Hollande, ironise: «Au moins, François roule en deux-roues dans Paris…»
Selon Wikipédia citant l’Express en 2008, « la rémunération annuelle du directeur général du Fonds monétaire international est de 420 930 Dollars (nets d'impôt) soit 315 838 euros auxquels s'ajoute une allocation de frais de 75 350 dollars soit 56 540 euros (total : 496 280 dollars soit 372 394 euros). Une retraite annuelle de 60 000 € est également attribuée 3 ans après la fin de la présidence
Avec cette fonction, DSK reçoit une rémunération nettement supérieur à celle des parlementaires pourtant correctement payés. Mais il est moins favorisé que Jean Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne, qui toujours selon les mêmes deux sources, gagnerait par an « 345 252 € auxquels s'ajoutent la résidence et les frais de représentation ». Toutes rémunérations nettement plus faibles que celles des patrons des grandes banques.
DSK aurait donc les moyens de se payer une voiture qui parait il vaut 80 000 euros (celle là appartenait à un ami), mais il n’est certainement pas le seul parmi les hommes politiques qui sont probablement assez nombreux à entrer dans les clous de l’impôt sur la fortune.
Quand on est un homme public et surtout socialiste, il vaut mieux apparemment faire semblant d’être pauvre et rouler en scooter : c’est plus politiquement correct. Mais la réaction critique de certains à gauche comme à droite est d’une belle hypocrisie.
On retrouve ces deux caractéristiques me semble t-il dans l’affaire qui secoue le football français. Le Monde passe son temps à m’expliquer, ou à faire dire à ceux qui s’exprime dans ses colonnes que Laurent Blanc a prouvé depuis toujours par son comportement qu’il n’est pas raciste, mais qu’il n’aurait pas du dire que les joueurs grands et puissants étaient des blacks.
Médiapart s’offusque que l’on puisse chercher à calculer combien de jeunes joueurs sont bi nationaux et donc susceptibles d’aller jouer pour une équipe rivale, en s’appuyant sur des critères de couleurs ou de patronyme, a&lors que c’est illégal.
La France a fait le choix d’interdire les statistiques ethniques. Du coup, il est difficile de faire des études sociologiques sérieuses sur les difficultés rencontrées par les descendants d’immigrés, et les spécialistes s’écharpent, chacun avec des arguments solides, sur le bien fondé de garder cette interdiction ou non. Mais elle est bien pratique quand on veut donner des leçons d’anti racisme.
Du coup, Laurent Blanc se retrouve dans l’œil du cyclone au point parait il d’envisager sa démission. On ne sait plus si les autres dirigeants s’abritent derrière sa popularité, s’ils veulent sauver l’équipe nationale ou si tout cela n’est que coups bas dans un contexte électoral.
Vu du supporter moyen qui n’avait guère goûté les frasques de l’équipe de France en Afrique du Sud lors de la dernière coupe du monde, Laurent Blanc est l’entraîneur qui avait su très vite reconstituer une équipe sur des bases assainies, avec en plus des résultats très honorables. Ce supporter ne peut guère apprécier que l’on risque de tout détruire pour des propos recueillis lors d’une réunion interne et alors qu’il n’y a pour l’instant aucune décision (ni même proposition de décision), scandaleuse de prise.
Si j’ai le sentiment que plusieurs dirigeants de la FFF n’ont pas été très clairs dans cette affaire, je rejoins mon collègue qui voit dans ce politiquement correct une action de plus en faveur du Front National.
J’avais consacré en août dernier un article à celui qui arrivait comme entraîneur, à la suite d’une émission sur France Inter où je l’avais trouvé fort bon. Je reproduis ci-dessous un des paragraphes de l’article
La deuxième remarque est venue quand le journaliste a évoqué « on a dit que c’est l’esprit des cités qui avaient envahi l’équipe de France ». Laurent Blanc a eu ce retour formidable : « mais les cités, à Paris, à Marseille ou à Lyon, ce n’est pas la France ? »
J’aimerais être sur que les apôtres du politiquement correct sont capables de donner spontanément des réponses de ce genre et de se comporter comme des vrais éducateurs…
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