Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Direct matin en faisait encore la démonstration aujourd’hui, à propos d’un article sur les bandes et la délinquance, les titres disant une fois de plus le contraire de ce qu’on trouvait dans le corps de l’article, qui présentait une démarche de qualité.
« Délinquance : les actes attribués à des bandes repartent à la hausse » pouvait on lire en page Une, préparant le titre en page 7 : Le phénomène des bandes s’accentue
Le corps de l’article notait une hausse des phénomènes de bandes signalés (31 en décembre, 36 en janvier, une quarantaine en février). Le service d’investigation transversale (SIT) chargé du sujet depuis juillet dernier fait état de 173 interpellations en février, dont une centaine de mineurs, et quatre filles ( !!!)
L’auteur de l’article a heureusement donné la parole aux responsables du SIT ; Ceux-ci nous apprennent donc que
La tendance à la hausse s’explique essentiellement par les vacances scolaires
Il n’y a pas dans ces bandes de réelle hiérarchie, contrairement aux gangs américains
La moitié des jeunes interpellés ne savent pas pourquoi ils sont entrés dans la bagarre
Cela traduit surtout une grande détresse chez ces individus dont la moitié sont mineurs
Le SIT précise que la situation n’est pas figée, et « qu’il entend faire de la « proaction » en entamant le dialogue avec les jeunes ou les communautés concernées pour désamorcer les tensions »
Ayant pu constater dans les établissements pénitentiaires pour les mineurs ou dans le cadre du Plan Espoir Banlieue, comment une pratique de la gestion des tensions par la communication non violente (qui vise à éviter l’escalade de la violence) pouvait avoir d’excellents résultats, je ne peux que me féliciter du choix fait par le SIT
Et avouer que je n’attendais pas une telle démarche à propos d'un plan récemment lancé par ce gouvernement !
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