Le nouveau gouvernement est plus resserré que le précédent, principalement au détriment des centristes et des ministères d’ouverture, et en faveur de l’UMP, et plus précisément de son aile ex RPR. Les centristes en profiteront ils pour préparer une candidature crédible à la présidentielle de 2012 ?
Borloo, Morin, Bockel, Kouchner, Idrac, Amara, Létard, Daubresse, Yade,..., la liste est longue de ces recalés du gouvernement sensés représenter l’aile centriste voire de gauche du gouvernement. Le fait que cela n’a pas conduit la presse à crier à la droitisation du gouvernement en dit long sur la faible influence du centre droit au sein de la majorité, ou sur le fait que la droitisation a déjà eu lieu, ce qui n’est évidemment pas incompatible.
En théorie, cela donne une chance à ce centre droit de préparer une candidature pour 2012, pour occuper un espace qui semble large, mais qui ne l’est peut être pas tant que cela) et que d’autres cherchent à occuper aussi, F Bayrou et Dominique de Villepin en particulier.
Hervé Morin a depuis longtemps fait comprendre qu’il se verrait bien dans ce rôle, et il insiste pour faire remarquer que la parti qu’il dirige est la seule force indépendante de l’UMP au sein de la majorité, ce Nouveau Centre qui fait tout pour se présenter comme l’héritier légitime de l’UDF.
Mais il ne suffit pas de le vouloir pour avoir la carrure d’un présidentiable, et Hervé Morin na pas fait la preuve qu’il a la carrure, comme le fait remarquer Meilcourt.
Le vaudeville de la préparation de ce nouveau gouvernement a par contre installé dans l’esprit des français, au moins pour un temps, l’idée que Jean Louis Borloo était tout à, fait capable d’être premier ministre, ce qui en fait un candidat à la présidence légitime.
Encore faut il qu’il en ait envie et qu’il arrive à rallier sur son nom l’ensemble de ces centristes dispersés en multiples chapelles. Il pourra trouver des alliés au sein même du Nouveau Centre, à commencer par son ex secrétaire d’Etat Valérie Létard, tant Hervé Morin n’y est pas particulièrement apprécié.
Il lui faut cependant mélanger des sensibilités très éloignées : Jean Louis Borloo est soutenu par Jean Pierre Raffarin en raison de leurs proximités de francs maçons, mais c’est aussi le centre catholique héritier du MRP et du CDS qu’il faut rallier. Hervé Morin ne représente il est vrai guère ce dernier, en tous les cas moins bien que François Bayrou ou Gilles de Robien.
Il faudrait ensuite transformer une candidature d’une logique de témoignage, comme le serait celle d’Hervé Morin, à une logique de véritable crédibilité, comme François Bayrou avait presque réussi à le faire en 2007. Mais ce dernier profitait des relatifs succès de l’UDF aux élections précédentes et de la méfiance que suscitait Ségolène Royal chez certains. Et il sera encore présent cette fois ci, même si les déboires du Modem ont beaucoup lui à sa crédibilité et si les organisateurs efficaces de campagne sont peut être restés au Nouveau Centre.
Il y a une opportunité pour Borloo, oui, mais elle est ténue et sera très difficile à développer. D’autant que le monde de la politique est impitoyable, comme il a pu le constater ces derniers jours.
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