Parfois, les titres donnent à réfléchir, avant même que l’on est lu le contenu de l’article, lequel peut se révéler passionnant ou décevant, c’est selon. Ce soir, ce sont deux sous titres du Monde qui ont attiré mon attention.
Le premier parlait des autorités qui veulent reconquérir les zones de non droit, proies des trafics et de la violence. Le titre en tête de page ne laissait pas la place au flou que j’ai installé en ne précisant pas où cela se passe : « A Rio, la renaissance de la favela Santa Maria ».
En France, à l’exposé d’un tel sous titre, on a tendance à être méfiant sur la manière dont ce qui est dit reflète la réalité. Dans l’article du Monde, on nous explique qu’il y a deux ans, la favela de 9000 habitants était occupée par des gangs armés, et qu’il a fallu une véritable bataille rangée pour les expulser.
On nous explique aussi que le coup de force avait demandé 8 mois de préparation et que depuis, une unité de 123 policiers occupe le terrain, en n’oubliant pas l’éducation des enfants.
On se dit bien sûr que la situation n’est pas grave à ce point chez nous, encore que la ville de St Ouen a connu des fusillades entre gangs l’an dernier, pour le contrôle du trafic de drogue.
On se dit aussi qu’on aimerait qu’une politique de rétablissement du droit dans les quartiers sensibles fasse l’objet d’une réelle préparation puis d’une mise en œuvre soignée, telle celle qui est décrite dans l’article.
Et puis, on se dit que c’est peut être le cas, qu’on n’en sait rien, et que par ailleurs il est probable que l’article sur Rio ne reflète qu’une partie de la réalité.
Quelques pages plus loin, nouveau sous titre qui donne à penser : sous le titre « les ménages seront les principales victimes de la hausse de la fiscalité » , ce sous titre « les entreprises concernées par les relèvements devraient les répercuter sur les prix ».
La première réaction est plutôt positive : le Monde aurait il compris que dans une économie système avec des interactions dans tous les sens, calculer la répartition de l’effort entre les acteurs sans tenir compte des interactions est un peu vain. La deuxième réaction est plus mitigée : dire que les entreprises vont répercuter leurs sur coûts sur les prix est une affirmation délicate : la réalité dépend beaucoup des questions de concurrence.
La lecture de l’article proprement dit laisse songeur et dubitatif : le journaliste n’a pas trouvé cela tout seul, il s’appuie sur une étude de l’OFCE qui calcule la répartition réelle des efforts selon la manière dont les entreprises vont répercuter ou non leurs nouveaux coûts. Le compte rendu qu’en fait le journal ne donne pas l’impression d’une étude très poussée : elle calcule simplement l'impact de .différentes hypothèses de répercussion des coûts sur le prix.
PS : Dans un cas pareil, l'habitude du journal est de calculer comment se répartit les efforts selon les ménages, pour analyser en quoi ce sont plutôt les calsses maoyens, ou pauvres, ou aisées, qui sont touchées. Curieusement, il ne le fait pas ici.
Il est vrai que la grande majorité des mesures portent sur des déductions d'impôts sur le revenu, et donc frappe ceux qui payent cet impôt, soit les 50% les plus aisés. On en vient à se demander si le calcul de l'OFCE n'avait pas pour seul but de montrer que les plus pauvres étaient touchés, eux aussi,à travers les hausses des prix; Quand l'esprit militant guide la plume...
Au fait, puisqu'il y a des victimes, est ce grave? Si on prend les mesures directes, c'est environ 4 milliards d'euros, à répartir sur la moitié des ménages les plus aisés, ce qui fait à peu près 200 euros par ménage, des ménages dont le revenu moyen doit se situer au moins à 40 000 euros par an; C'est donc 0,5% en moyenne, ce qui n'est ni très élevé, ni négligeable (le gain de pouvoir d'achat au deuxième trimestre 2010, qui a été particulièrement bon, a été de 06%)
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