Le Monde publie dans son numéro daté du 5 août une enquête sur le déclin démographique de l’Europe, avec une carte qui fait apparaître les pays dont la population diminue et celle dont la population croit, grâce aux nombreuses naissances ou à l’immigration. Mais comme il s’agit de chiffres, on pouvait faire confiance au journal pour faire des erreurs.
C’est sur le taux de fécondité
que l’auteur de l’article a chuté. Il faut dire que le concept n’est déjà pas
clair en soi. Wikipédia en donne une définition assez bizarre, puisqu’il parle
d’un indice statistique et il s’empresse d’en donner plusieurs formes, portant
le nom d’indice ou d’indicateur .
L’INSEE propose une définition, en évoquant un ratio annuel entre le nombre de
naissances et le nombre de femmes en âge de procréer. L’INED, qui devrait être
la référence en la matière, n’utilise pas le terme mais parle pour le même
ratio d’indicateur de fécondité.
Et donc le Monde fait ressortir
en grand et gras le fait que le taux de
fécondité moyen au sein de l’Union européenne était en 2008 de 1.6 enfants par
femme. Jusque là, tout va bien, on est dans ce que l’INSEE appelle le taux de
fécondité et l’INED l’indicateur de fécondité.
Mais en lisant l’article, on
découvre en fin de première colonne que « les pays qui affichent les plus
forts taux de fécondité sont l’Irlande (10 pour mille), Chypre (5.5 pour mille)
la France (4.3)" etc. Manifestement, on a changé d’outil de mesure mais on l’appelle
pareil. Pourquoi se priver ?
La première idée est qu’il s‘agit ici du taux de natalité, mais la différence entre le résultat de l’Irlande et celui des autres surprend. En allant voir les chiffres de l’INED, on comprend qu’il s’agit en fait du taux de croissance naturel, c'est-à-dire la différence entre le taux de natalité et celui de mortalité.
Quand le Monde se décidera t-il à
se montrer sérieux sur les chiffres ?
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