Triste fin

            Christian Blanc a donc démissionné. Lui qui a toujours été motivé par l’intérêt général finit sa carrière prématurément sur un scandale. Ceux qui, comme moi ont compté sur lui pour contribuer à l’avenir de notre pays ne peuvent qu’être déçus.

            Je connais assez Christian Blanc pour savoir que c’est un homme intègre et qu’il n’est pas intéressé par l’argent, bien qu’il soit riche (au-delà des postes bien payés qu’il a tenu, il a vendu assez cher une start up qu’il avait co fondé). Il a abandonné la fonction de président de Merill Lynch France pour se lancer en politique, c'est-à-dire pour réduire fortement son salaire.

             Comment est il donc arrivé à cette histoire de cigares ? 

            La première raison est qu’il n’aime pas s’occuper de ces questions d’intendance aurait dit G Pompidou. L’histoire de sa déclaration d’impôt sur la fortune est révélatrice de ce désintérêt. il aurait donc du faire réaliser le travail par un comptable professionnel.

            La deuxième raison est lié à un des caractéristiques qui l’ont fait réussir à la RATP et à Air France, la capacité à faire confiance. Avec le défaut de faire confiance trop longtemps (et peut être de ne pas être le meilleur pour s’entourer).  Il a ainsi gardé longtemps un chef de cabinet dont certains de ses proches avaient identifié les travers et le lui avait dit. Un chef de cabinet dont l’un des plus grands soins avait été de faire des photocopies de tout ce dont il pourrait se servir pour nuire.

                 La troisième raison est qu’il n’avait peut être pas compris certaines évolutions de la société française qui n’acceptent plus la manière dont les élus semblent croire que le pays leur appartient. Et il a donc trouvé normal de faire ce qu’il avait toujours vu faire,n depuis les temps lointains où il était préfet.

                Une lectrice me disait être déçue par l’affaire des cigares. Je lui ai alors demandé comment cela se passait dans la mairie, dirigée par la gauche, où elle travaille ; Elle m’a alors tranquillement expliqué que les dirigeants avaient la clé de la cave où se trouvaient le tabac et l’alcool. Un comportement certainement très répandu, ne serait ce que pour recevoir correctement des visiteurs.

            La demande d’une plus grande rigueur de comportement de la part des élus est sans doute populiste. Elle est un des révélateurs de cette société de défiance qui nous fait tant de mal. La solution n’est évidemment de prêcher le laxisme mais au contraire de modifier en profondeur les comportements.

            En ce sens, je ne peux qu’approuver la démission de Christian Blanc

                Cela ne m’empêchera pas de  faire d’ici quelque temps un compte rendu du livre de Christian Blanc, sur le grand Paris du 21^ème siècle.