Koz s’offusque de la publication par Libération d’une pétition très anti policière, à propos du procès de Villiers le Bel. La Recherche de ce mois s’interroge : faut il dialoguer avec les créationnistes ? Dans les deux cas, ce n’est pas la liberté d’expression pour des extrémistes qui est en question, c’est la manière dont on accepte de leur donner de l’importance.
Les réactions des lecteurs de Libération montrent qu’ils ne sont en général pas d’accord avec le point de vue des pétitionnaires, (mais certains commentaires frisent le racisme). Si on peut se demander avec Koz pourquoi le quotidien a trouvé bon de publier une pétition de gens qui ne représentent probablement guère qu’eux mêmes, on peut penser au regard de ces réactions que l’influence du texte a été très faible.
Cet exemple m’en rappelle un autre qui m’avait également surpris : le Monde a publié par deux fois une tribune des amis de Julien Coupat, tribune qui consistait essentiellement à exposer leur idéologie. J’avais été assez surpris de l’importance donné aux discours de marginaux. En même temps, j’avais aussi pu me faire par moi-même une idée de la valeur de leurs délires : n'est ce pas l'essentiel?.
J’ai toujours trouvé que la Loi Gayssot qui qualifie de délit la contestation de l'existence des crimes contre l'humanité (en visant de fait ceux qu’on appelle les négationnistes) ne devrait pas exister dans un système démocratique. On peut aussi s’étonner de la différence de traitement entre les propos d’extrême gauche et ceux d’extrême droite, souvent aussi propagateurs de haine les uns que les autres.
Que faire alors ?
Il me semble que le débat évoqué par « La Recherche » à propos des créationnistes nous donne une piste de compréhension
Évidemment, il ne s’agit pas du même sujet, mais il y a des proximités : l’un des intervenants considère que discuter avec les créationnistes alors qu’ils contestent la science avec des arguments idéologiques et non scientifiques, c’est leur donner de la crédibilité.
N’est ce pas ce que finalement Koz reproche à Libération ?
Il me semble que le meilleur moyen de contenir le discours créationniste est d’apprendre aux élèves la méthode scientifique d’analyse des faits. De vrais scientifiques ne peuvent suivre les créationnistes.
Mais ne peut on dire la même chose des discours extrémistes ? N’y a t-il pas à apprendre aux élèves comment on fait une analyse sérieuse ? Pour qu’ils comprennent spontanément que ceux qui comparent l’état des caisses de retraite en haut de cycle économique (2006) et en bas de celui-ci (2008 ou 2009) ne sont pas sérieux ? De la même manière que ceux qui nous disent que la part des salariés dans la valeur ajoutée à baissé depuis 1982 ne le sont pas plus en choisissant leur date d’origine à un point spécifique de la courbe ?
Mais peut être que je rêve en croyant à l’intelligence humaine et à l’éducation à la raison. Mais alors, qu’on me laisse continuer à rêver !
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