Le taux de chômage en France métropolitaine, qui s’était stabilisé au troisième trimestre, est reparti nettement à la hausse au quatrième. L’évolution est contrastée selon le sexe et l’âge. Pour la première fois, le taux de chômage des hommes est aussi élevé que celui des femmes.
Les statistiques publiées par l’INSEE le 4 mars, montrent un taux de chômage qui est passé en un trimestre de 9.1% à 9.6% de la population active, Le taux provisoire affiché correspond à environ 140 000 chômeurs supplémentaires.
Au-delà de l’évolution
conjoncturelle qui reflète la crise démarrée à la mi 2008, on observe la
poursuite des tendances de fond, très ancienne en ce qui concerne les femmes et
plus récente en ce qui concerne les seniors, tendances que j’ai déjà décrites.
Il y a un an, le taux de chômage
des hommes se situait à 7.4% et celui des femmes à 8.4%. A la fin de l’année
2009, les taux sont identiques à 9.6% . C’est la première fois depuis 1975
(dont j’ai les données) mais sans doute depuis bien plus longtemps.
Dans le même temps, l’écart de taux d’activité entre les hommes et les femmes de 15/ 64 ans, qui était de 9.3 % (69.5% contre 60.2%) à la fin 2008 n’est plus que de 8.2% à la fin 2009.
Il est probable que ces tendances
vont continuer. Cela va-t-il contribuer à diminuer l’écart de salaires entre
les femmes et les hommes, cela devrait être le cas, mais dans quelle
proportions ?
Si l’on regarde maintenant les résultats par âge, on constate que ce sont les plus jeunes qui payent le plus lourd tribut à l’envol du chômage. Ce n’est pas une surprise, c’est la conséquence directe des modes de réduction des effectifs par les entreprises : on laisse partir ceux qui le souhaitent ou les fins de CDD et on diminue les embauches.
Sur un an, le taux de chômage des
15/ 24 ans, déjà élevé (20.6 % à fin 2008) a augmenté de 3.4%, soit presque
deux fois plus vite que l’ensemble des 15/ 64 ans (+1.8% sur un an). La bonne
nouvelle, c’est qu’au contraire, au dernier trimestre, le chômage des jeunes a moins
augmenté que l’ensemble, ce qui tendrait à croire qu’une reprise pointe dans
certains secteurs.
Le taux de chômage des plus de 50 ans, augmente un peu moins vite que l’ensemble ; mais c’est surtout le taux d’activité qui marque une spécificité des seniors. Alors que le taux d’activité tous âges baisse de 1 point en un an, celui des 55/ 64 ans augmente lui du même montant (du moins celui du taux sous-jacent, pris pour gommer les effets démographiques). Là aussi, on a la suite d’une tendance apparue il y a déjà plusieurs années, mais qui semble s’accentuer.
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