La croissance du PIB de notre pays s’établit à 0.6% au quatrième trimestre. Ce résultat correct est obtenu grâce à la consommation et au mouvement de restockage. Sur l’ensemble de l’année, on note une très forte chute du commerce extérieur et de l’investissement, compensées en partie par la hausse des dépenses publiques
L’augmentation
trimestrielle du PIB correspond à un rythme annuel de 2.5%, ce qui la situe à
peu près au niveau de la tendance à long terme dans notre pays (peut être même
un peu plus).
Le résultat est supérieur de 0.1% à la prévision qui était à 01%. Il faut noter cependant que la croissance du trimestre précédent a été révisée à la baisse de 0.% justement : 0.2% contre 0.3%. L’amélioration de la qualité des prévisions montre que la France est sortie (pour l’instant ?) de la période troublée mais elle n’est pas très rassurante, puisque les prévisions de croissance pour 2010 se situent à 1.5% seulement.
L’examen détaillé des comptes montre cependant encore une croissance heurtée
La dépense des ménages a
fortement augmenté, de +09%, notamment en raison de l’effet des primes à la
casse sur les achats d’automobiles (+ 8%), tandis que leur investissement
(achats immobiliers ?) continuent à baisser fortement (-2.7 % ce trimestre,
-8.1% sur l’année 2009).
Sur l’année, la consommation des ménages a augmenté de
08% (à peu près comme en 2008) quand le PIB chutait nettement (de 2.2%)
On ne dispose pas encore du
résultat du taux d’épargne des ménages, en nette croissance les trimestres
précédents. Il est probable que le pouvoir d’achat ait cru moins vite que les
dépenses, et qu’il y a donc eu baisse du taux d’épargne, ce qui constituerait
un retournement.
Ce trimestre encore, la dépense
publique a contribué nettement à la croissance, avec +07% Sur l’année, ces
dépenses ont augmenté de 1.6%. Ces dépenses keynésiennes ont assez logiquement
dégradé les comptes publics : il faudra bien les réduire pour faire
baisser les déficits, mais il est difficile de le faire tant que les autres composantes
de la croissance ne sont pas reparties.
Du coté du commerce extérieur, on
assiste à une augmentation beaucoup plus élevée des importations (+ 3.3%) que
des exportations (+ 0.5%) . Le trimestre ne parait pas le niveau pertinent
d’analyse puisqu’on note une alternance dans ce domaine : au deuxième
trimestre les importations baissaient encore fortement (–2.6%) alors que les
exportations recommençaient à augmenter (+0.5%). Au troisième trimestre les
importations se mettaient à croître à leur tour (+0.5%) mais pas autant que les
exportations (+1.8%).
Au final, les chiffres annuels qui pointent un commerce
extérieur en baisse d’environ 10% par rapport à 2008, ne rendent pas compte
d’un retournement qui s’est fait dès le 2ème trimestre.
La variation des stocks tire la croissance, avec une évolution de + 0.9% . C’est le premier trimestre positif (mais le précédent était quasiment à l’équilibre) alors que la variation de stocks explique pratiquement les deux tiers de la récession sur l’année !
A noter que la hausse ralentie des exportations s’explique
notamment par « la chute des ventes de biens d’équipement (-7,0 % après
+3,2 %), notamment aéronautiques. » tandis que la variation positive des
stocks est « concentrée dans les biens d’équipements (notamment aéronautiques)
à hauteur de +0,6 point ». Dit autrement, les dates de livraison des
Airbus expliquent une partie des variations aléatoires.
Si la consommation des ménages et la dépense publique continuent à croître, si le commerce extérieur est reparti, si on note enfin un restockage, il reste un élément en recul : l’investissement. Celui des entreprises non financières baisse encore de 0.8%, le recul étant au total de 7.7% sur l’année. On notera que le rythme du recul n’a cessé de baisser sur l’année.
La croissance ne sera durablement là que quand
l’investissement repartira. La variation redevenue positive des stocks, si elle
se maintient, en est une condition évidente. Les moyens sont disponibles :
les taux de marge n’ont pas été trop affecté et repartent légèrement à la
hausse. Le taux d’autofinancement est passé de 67.2% au premier trimestre à
79.2% au troisième.
Au final, je continuerai à me montrer plus optimiste que les prévisions officielles pour 2010. après tout, j’avais raison de l’être pour 2009, la reprise a été plus rapide que prévue.
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