Le dernier rapport du GIEC comprenait une prévision erronée sur la date de disparition des glaciers de l’Himalaya. Cette mésaventure montre la difficulté et l’importance du contrôle des sources, surtout sur des sujets à la fois médiatique et controversés.
Le rapport contenait une prévision de disparition de ces glaciers au plus tard en 2035, ce qui était très inquiétant pour l’alimentation en eau des régions environnantes. L’erreur pourrait provenir d’une confusion entre 2035 et 2350 dans la reprise des informations d’un autre rapport. En réalité, on a peu d’informations précises sur ces glaciers.
L’erreur a été soulevée par le Sunday Times, ce qui prouve que certains font preuve d’un esprit critique efficace. Il est vrai qu’une affirmation aussi spectaculaire que la disparition de ce glaciers dans 25 ans environ ne pouvait qu’être diffusée abondamment, y compris à des personnes capables d’en suspecter le réalisme.
Il est malheureusement probable que cette information (que je qualifierai d’infondée plutôt que fausse comme le Monde) continuera à être reprise, généralement en toute bonne foi, par des gens qui n’auront pas vu le rectificatif du GIEC.
J’avais relevé il y a longtemps, une erreur grossière dans un rapport destiné pourtant à une instance fort sérieuse, le Conseil de l’Europe. L’auteur, Olga Keltosava, avait affirmé que les violences conjugales étaient la première cause de décès chez les femmes de 16 à 44 ans, tout en sous estimant fortement leur nombre. Malgré le caractère manifestement irréaliste de l’affirmation, elle était restée dans le rapport et avait été reprise par ceux qui avaient envie d’y croire, comme le Monde Diplomatique.
C’est le risque de ces erreurs :une fois lancées, il est impossible de les rattraper complètement, quels que soient les démentis.
Vers 1977 ou 1978, alors que je travaillais dans les mines, j’avais discuté avec la direction du syndicat CFDT des mineurs qui prônait une relance charbonnière et j’avais émis l’idée que le mieux qu’on pouvait faire, c’était stabiliser la production (elle était à l’époque de 5Mt / an) mais certainement pas l’augmenter. En 1981, j’ai découvert que cette idée avait été reprise par mon syndicat puis par le PS puis de proche en proche par le programme de la gauche sous la forme de 5 Mt par an. Mais à l’époque, on n’était plus qu’à 3 Mt annuelles, et augmenter ce chiffre était tout aussi irréaliste que précédemment !
J’ai compris ce jour là que la communication, ce n’est pas simple !
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