Le déstockage massif qui
expliquait une partie notable des reculs importants du PIB constatés au 4ème
trimestre 2008 (04% sur 15%) et au premier trimestre 2009 (0.8% sur 1.4%) et
mais qui n’avaient pas empêché la reprise du 2ème trimestre (0.3%
dont –0.6% pour les variations de stocks), a enfin à peu près cessé (-0.1%).
Il est à penser que cet arrêt du déstockage, probablement semblable au niveau mondial, explique la reprise des échanges extérieurs : ce sont en effet les exportations de biens manufacturés qui augmentent nettement (+3.9%) alors que les échanges de services continuent à baisser (-1.8% pour les exportations et –4.2% pour les importations).
La consommation des ménages, qui
avait continué à croître jusque là est cette fois ci stable. C’est évidemment
le résultat de la crainte de l’avenir, qui se traduit par une augmentation de
l’épargne de précaution et par une baisse des investissements des ménages
(achat de logement principalement) supérieure à 10% cumulée sur un an.
La baisse de l’investissement des
entreprises est également élevée sur un an (environ –08%) mais elle ralentit
assez nettement ce trimestre.
La note de conjoncture d’octobre
de la Banque de France, parue le 9 novembre, montre bien le mouvement dans les
entreprises, avec notamment la remontée lente mais régulière de l’indicateur du
climat des affaires dans l’industrie(dont la moyenne est à 100 depuis 1981).
Descendu au niveau extrêmement bas de 67 en décembre 2008, il a augmenté tous
les mois depuis (hors une stabilité entre janvier et février) pour atteindre le
niveau de 95 en octobre, soit plus très loin de la moyenne de 100. A ce rythme
là, on devrait toucher la moyenne de 100 vers la fin de l’année, mais ira-t-on
au-delà au début 2010 ?
A noter que le même indicateur pour les services, descendu au plus bas seulement en avril, à 77, remonte également plus lentement, avec 84 en septembre et en octobre, après 83 en août. C’est de ce coté des services qu’il faut maintenant attendre la reprise, à condition qu’elle ne faiblisse pas d’ici là dans l’industrie. Mais le faible niveau probable des stocks est de ce point de vue rassurant.
On revient donc à la consommation
des ménages. Il est probable que l’augmentation des revenus ralentissent
fortement, notamment du fait de la fin de la période de désinflation.
L’emploi
va avoir un rôle clé, d’une part par son effet direct (plus de chômeurs, c’est
moins de dépenses) mais encore plus par son effet indirect sur le moral des
français (c’est l’ajustement de l’épargne qui affecte surtout la consommation).
Du coté de l’emploi, on
s’attendait à une poursuite pendant longtemps des mauvaises nouvelles, et le
gouvernement l’avait largement anticipé dans ses annonces. Or le troisième
trimestre 2009, s’il voit encore une hausse du chômage, voit celle-ci ralentir
nettement.
Qu’on en juge : pour la seule catégorie A, la hausse du nombre
de chômeurs a été de 146 000 en T4 2008, de 244 000 en T1 2009, de 76 000 en T2
et de 50 000 en T3. Le ralentissement de la hausse est manifestement corrélé
avec la reprise. Celle-ci n’est cependant pas assez vigoureuse aujourd’hui pour
inverser la tendance sur le front du chômage.
A suivre attentivement, bien sûr
On notera pour finir que le gouvernement aurait bien besoin que la tendance sur les services suive rapidement celle sur l’industrie, et que l’emploi reparte également dès début 2010, pour les régionales…
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