Les blogueurs ne sont pas des journalistes et ne l’ont jamais prétendu. Leur rôle n’est pas de trouver des scoops ni de révéler ce qu’ils apprennent de confidentiel dans leur travail. Mercredi, aucun ne s’est ainsi intéressé à ce qui se passait à deux pas de leur réunion mensuelle de la République des blogs.
En allant au Pachyderme, je suis passé devant la Bourse du travail, située dans le 11ème arrondissement juste à coté de la place de la République, presque à l’opposé de notre lieu de rendez vous par rapport à cette place. Une quinzaine de cars de police étaient massés là, et on voyait un rassemblement d’africains regroupés sur le trottoir. Renseignements pris auprès d’un passant, il y a avait une expulsion de la Bourse du travail occupée depuis plusieurs mois (6 m’a dit le passant mais en fait il se trompait)
Arrivé à la RDB, j’ai donné l’information à quelques participants, leur suggérant d’aller se renseigner pour un scoop, mais ne suscitant qu’un intérêt poli : de toutes manières, on en apprendrait assez dans la presse sur un sujet pareil. Il est vrai que j’avais aperçu un cameraman sur place.
En réalité, c’est dans le cadre de notre travail que nous pourrions avoir les uns ou les autres des scoops. Il m’est arrivé plusieurs fois récemment d’apprendre des informations qui ont fait la une quelques mois plus tard. Mais dans ces domaines, je suis tenu par le secret professionnel. Et je ne suis pas le seul. Emmanuel me disait qu’il ne voulait pas parler de thèmes professionnels sur son blog. Comme il a obtenu la place dont il rêvait depuis longtemps, il risque de ne plus beaucoup s’exprimer ! Le mois dernier, Eolas nous montrait scandalisé une histoire qui aurait fait un très bon sujet d’article pour lui. Las, c’était une affaire qu’il venait de traiter, donc impubliable.
Pour en revenir à nos sans papiers, les blogueurs avaient raison : les journaux en ont parlé abondamment. La Bourse du travail était occupée depuis 14 mois par un collectif de sans papier, et le service d’ordre de la CGT a profité mercredi midi du fait que la plupart étaient allé manifester ailleurs pour les sortir des locaux syndicaux. La police est venue après pour leur permettre de reprendre leurs affaires. Vendredi soir, quand je suis passé, ils étaient toujours sur le trottoir. Quelques centaines de mètres plus loin, des sans papiers occupant, également depuis quelques temps, une agence d’intérim, arboraient fièrement un drapeau de la CGT et distribuaient des tracts à l’en tête de ce syndicat.
Qui a dit que les choses étaient simples ?
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