L’échec du Modem aux européennes n’est pas seulement le fruit d’une erreur stratégique consistant à privilégier les thèmes nationaux. Il est aussi révélateur du mode de fonctionnement d’un homme qui passe son temps à montrer son incapacité à travailler en équipe et à centrer toute son action autour de son destin personnel.
Le Monde du lundi 8 juin, reprenait cette déclaration de François Bayrou : « Jusqu’à présent, j’étais seul. J’ai désormais des gens autour de moi, cinq ou six personnes. (…) C’est une équipe en train de se construire »
Avec la création de l’UMP, François Bayrou avait vu partir des gens comme Dominique Baudis (qui vient d’être élu député européen) ou Pierre Méhaignerie, pour n’en citer que quelques uns. Avant la présidentielle de 2007, des personnalités comme Simone Weil ou Christian Blanc ont choisi de soutenir Nicolas Sarkozy dès le premier tour. A l‘occasion des législatives qui ont suivi, c’est la plus grande partie du groupe parlementaire, avec notamment Hervé Morin, qui a fait défection. A l’occasion des municipales, le Modem enregistre les départs de JM Cavada et Christian St Etienne. Il est vrai que les départs sont nombreux
Pourtant, comment François Bayrou peut il affirmer qu’il était seul ? Je conçois parfaitement qu’il ne tienne pas compte des dizaines de milliers de militants qui soutiennent encore le Modem : un leader politique a besoin de personnalités capables de tenir correctement des postes de responsabilités.
Mais, malgré tous les départs, il me semble qu’il y a toujours 11 sénateurs qui soutiennent le Modem, qu’il y a des anciens députés comme Gilles Artigues, des maires de villes importantes comme celle d’Arras, des députés européens sortants comme Marielle de Sarnez ou Nathalie Griesbeck et des personnalités reconnues comme Jean Peyrlevade ou Corinne Lepage.
Considérer qu’il y a une petite équipe en train de se constituer grâce à Robert Rochefort ou Sylvie Goulard, c’est donc compter comme quantité négligeable tous les précédents !
Ce n’est pas anecdotique : François Bayrou est en réalité incapable de travailler en équipe. Je tenais de très bonne source qu’il n’était pas capable de tenir plus de 20’ dans une réunion de travail collective, mais ce qu’il montre depuis deux ans le prouve amplement : François Bayrou est complètement centré sur sa situation personnelle. Il a ainsi essayé de centrer les municipales sur son combat à Pau puis il a voulu centrer les européennes sur la lutte contre N Sarkozy dont il s’estime le principal opposant. Que va-t-il inventer pour justifier une telle posture lors des régionales ?
Comme le dit son « pote » Daniel, je pense que François Bayrou ne sera jamais président de la République. Ce n’est pas une question de stratégie, c’est une question de personnalité.
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