Les pêcheurs du Nord Pas de Calais sont de nouveau en grève contre les quotas européens. Leur lutte, qui ignore la disparition progressive des ressources halieutiques, me fait penser à cette idée très en vogue de vouloir interdire de licencier aux entreprises qui font des bénéfices.
Les ports de Boulogne, Dunkerque et Calais ont été bloqués par des pêcheurs qui ont souvent déjà atteint, dépassé voire explosé leurs quotas. La rencontre avec le ministre Michel Barnier n’a pas débouché sur une modification des quotas (de la responsabilité de la commission européenne) celui-ci ne promettant qu’une aide financière de 8 millions d’euros.
Face à des bateaux extrêmement bien équipés pour repérer les bancs de poissons, les réserves mondiales s’épuisent. Les autorités européennes ont imposé des quotas de pêche et accompagné financièrement les reconversions. Dans certains cas, les réserves ne se reconstituent plus, malgré l’arrêt total de la pêche. La seule attitude raisonnable à moyen terme consiste à aider les pêcheurs à se reconvertir.
Refuser les licenciements économiques pour les entreprises qui font des bénéfices procède de la même courte vue que le refus des quotas de pêche. Les dépenses inhérentes aux sur effectifs conservés ne changeront pas leur caractère de sur effectifs : elles affaibliront simplement l’entreprise et augmenteront le risque de plans de départ plus importants à terme voire de faillite. L’expérience montre à contrario que les entreprises en bonne santé offrent de bien meilleures conditions de départ (primes de licenciement, accompagnement pour trouver un travail ou à la mobilité etc.) que celles qui sont en mauvaise santé.
Mais sur le sujet, beaucoup de gens préfèrent comme les marins pêcheurs fermer les yeux sur le moyen terme pour faire perdurer encore quelque temps la situation présente.
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