En décrivant en 1964 dans « les héritiers » la manière dont les classes sociales les plus favorisés utilisent l’école pour masquer un mécanisme de transmission héréditaire, Pierre Bourdieu et Jean Claude Passeron n’imaginaient sans doute pas que le communisme pouvait lui aussi se transformer en monarchie héréditaire.
Kim Jong-il principal dirigeant de la Corée du Nord, fils et successeur de celui qui dirigea ce pays de 1948 à 1994, vient d’informer le parti communiste qu’il avait désigné son troisième fils comme son successeur. La nouvelle n’est pas qu’il choisisse un de ses fils mais qu’il choisisse celui là plutôt qu’un de ses deux aînés.
Hegel, Marx et Lénine peuvent se retourner dans leur tombe à l’instar de tous ceux qui ont lutté contre la monarchie héréditaire. Mais il est probable qu’aucun des divers rois ou empereurs qu’a connu notre pays n’a eu un pouvoir aussi absolu que celui du leader coréen, y compris ce Roi Soleil sensé être le symbole de la monarchie absolue.
Il est vrai que ceux qui essaient de transmettre leurs avantages à leur progéniture sont légions. On connaît bien sûr le capitalisme d’héritiers, celui des De Wendel ou des Rothschild. Mais que dire à propos de Georges Bush père et fils, d’Antoine et Franck Riboud, de Serge et Charlotte Gainsbourg ? De ces charges notariales et de leur transmission, comme des bonnes places à la Banque de France ou semble t il chez les grands constructeurs automobiles américains ?
Ce dernier exemple prouve que tout a une fin, plus ou moins rapidement. Rien ne dit que le successeur désigné de Kim Jong il profitera réellement de la place !
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