Conséquence sans surprise de la crise économique, le chômage s’est mis a augmenter rapidement depuis trois mois. Il repasse au dessus des deux millions de chômeurs, comme si notre pays était incapable de rester en dessous de ce nombre, qui constitue depuis 1985 un plancher.
Les statistiques en séries longues de l’INSEE, qui débutent en 1974, montrent depuis cette date 4 périodes de net recul de l’emploi salarié privé (qui résulte donc de la différence entre les destructions et les créations d’emplois) :
de la mi 74 à la mi 75, celui-ci recule de 289 milliers d’emplois
de fin mars 80 à fin septembre 85, 556 milliers d’emplois sont perdus
de fin décembre 90 à fin décembre 93, la perte est de 556 milliers d’emplois
de fin septembre 2002 à fin mars 2004, la perte est de 100 milliers d’emplois « seulement »
Précisons deux choses :
1 : Comme la population active augmente (par augmentation de la population et du taux d’activité masculin), la hausse du chômage est généralement plus importante que la baisse d’emplois (bien que le secteur public soit créateur net d’emplois et qu’on peut jouer sur l’emploi aidé. Ainsi, pendant les 3 dernières périodes citées, le chômage a augmenté respectivement de 1039, 675 et 297 milliers de chômeurs
2 : Entre les périodes de recul, l’emploi salarié privé augmente régulièrement. Sur longue période il est en augmentation assez nette : après une quasi stagnation (de 12,342 millions en début 1970 à 12797 millions en début 1986, soit +3.7% ) il a ensuite fortement progressé (+25.6%) ) pour atteindre 16.067 millions en fin du premier trimestre 2008.
Après avoir augmenté de 41300 en août et de 8000 en septembre, le nombre de chômeurs de catégorie 1 a encore augmenté de 46900 en octobre. On a toutes les raisons de croire que la situation va continuer à se dégrader dans les prochains mois.
Contrairement aux idées reçues, les licenciements économiques ne représentent qu’une partie faible des causes d’entrées à l’ANPE : 13 300 sur un total de 391 600. En fait, il existe en permanence un flux important d’entrées et de sorties sur le marché du travail. Il y a par exemple eu ce mois ci 45 600 fin de missions d’intérim et 96 000 fins de CDD. On en sait moins sur les embauches, une partie importante de ceux qui retrouvent un emploi ne le déclarant pas : il y a 89613 reprises d’emploi déclarées et 141 572 radiations pour absences au contrôle, qui généralement correspondent à des reprises d’emploi.
La situation reste assez particulière puisque le nombre d’offres d’emploi enregistrées par l’ANPE (291 000ce mois) reste supérieur à son niveau de fin 2004 (autour de 260 000). Il y a des secteurs qui souffrent énormément comme l’automobile et d’autres qui ne semblent guère touché pour l’instant.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les plans sociaux, certes en augmentation, ne le sont pas (encore) de manière massive. L’une des raisons est liée aux raisons financières de la crise. Les entreprises veulent absolument reconstituer leurs liquidités. Pour cela, il vaut mieux payer quelqu’un à ne pas faire grand-chose ou en chômage technique que payer d’un seul coup des indemnités de licenciement correspondant à de nombreux mois de salaires (du moins dans les grandes entreprise).
On notera que l’écart de chômage entre hommes et femmes au détriment de ces dernières continue à se résorber : sur un an ; le nombre de chômeurs augmente de 2.0% pour les femmes et de 6.7% pour les femmes. En fin de deuxième trimestres, les taux étaient les suivants
Années |
Hommes |
Femmes |
78 |
3.3 |
6.1 |
88 |
7.1 |
11.2 |
98 |
8.9 |
11.8 |
08 |
6.8 |
7.7 |
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