Israël joue une fois de plus la politique du pire. L’intervention à Gaza, outre les drames humains qu’elle provoque, renforce les extrémistes du camp palestinien et affaiblit les leaders arabes modérés. Dans chaque camp, ce sont ceux qui pensent gagner par la force qui dominent et qui donnent tous les jours des prétextes à l’adversaire pour considérer que sa guerre est juste.
A priori, on ne peut imaginer que trois solutions pour clore le conflit qui oppose Israël et les Palestiniens depuis 60 ans : la défaite totale de l’un des deux camps ou une paix durable, c’est à dire reconnue par tous les acteurs.
Pour de simples raisons démographiques, on ne voit pas bien comment on pourrait obtenir une défaire totale des palestiniens. En finançant et maintenant les camps de réfugiés, l’ONU et l’Europe ont depuis longtemps permis aux palestiniens de ne pas se fondre dans des pays d’accueil et de continuer à se penser comme peuple. Le mouvement est maintenant irréversible. La transition démographique n’a toujours pas eu lieu. Avec un taux de croissance naturelle de 3.19 % (une des plus fortes du monde), la population des territoires palestiniens double tous les 25 ans environ ! Israël pense t-il les tuer tous ?
Israël a pris les moyens militaires d’éviter la défaite totale, c'est-à-dire l’obligation pour tous ses habitants de quitter la terre qu’ils occupent aujourd’hui. Et la possession de la bombe atomique lui permet d’aller encore plus loin qu’il ne le fait aujourd’hui. Mais cette logique militaire pourrit le pays, et a conduit au quotidien à des comportements anti arabes (dont le mépris) qui n’existaient sans doute pas à ce point avant la guerre de 1967. Les juifs d’Israël veulent ils continuer à vivre ainsi éternellement ?
Dernière solution, la paix. Elle suppose que chacun accepte une existence normale de l’autre à coté de lui. Du coté palestinien, cela signifie d’abord renoncer à vouloir rejeter les israéliens à la mer comme le disait encore il y a peu le Hamas, et au-delà des mots, de renoncer aux attentats terroristes et aux tirs de roquettes. Du coté Israélien, cela signifie non seulement l’arrêt de cette folie agressive qu’est l’implantation de nouvelles colonies, et le démantèlement de la plupart de celles qui ont été érigées depuis 1967. Ce n’est pas gagné évidemment.
La domination des arguments religieux dans les deux camps ne laisse guère d’espoir à court terme pour l’avancée de la paix. Comment accepter des concessions quand on a Dieu à ses cotés ? Mais après tout, le pire n’est jamais sûr !
Il me semble que l’Europe n’a qu’une position possible : proposer encore et toujours une véritable paix, ce qui suppose entre autres de refuser de désigner un gentil et un méchant entre les deux camps, tout en exigeant l’arrêt des mesures inacceptables par rapport à l’objectif de paix que sont notamment d’un coté la colonisation, de l’autre les attentats terroristes
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