Nous avons bien du mal à tirer les leçons du passé. C’est en tous les cas ce qu’on peut se dire en lisant dans Le Monde daté de ce jour un article qui nous montre que Bernard Madoff a eu un prédécesseur illustre dans les années 30
Richard Whitney, dont on découvrit en 1938 qu’il était un escroc, était en effet rien que moins que président de la Bourse de New York. A l’époque, il n’existait pas de gendarme de la Bourse. Pikipoki aurait pu trouver en lui un bel exemple de théoricien défendant en réalité ses intérêts, puisqu’il défendait l’idée que « l’une des premières règles d’un grand marché est que les courtiers soient honnêtes et financièrement responsables.
Ces beaux principes ne l’ont pas empêché de monter un système que B Madoff répétera plus tard, finançant ses faux résultats (et accessoirement son train de vie) avec les nouveaux prêts qu’il arrivait à recevoir.
Que faut il retenir de ces deux affaires ? La capacité de certains escrocs à duper pendant de longues années leur entourage ? La crédulité des prêteurs ? la perte de toute prudence face aux belles promesses ?
Il y a une quinzaine d’année, un de mes amis m’a demandé un conseil financier. Il était contacté par un organisme basé à l’étranger, qui lui proposait de parier sur la hausse du dollar, et lui promettait des résultats mirifiques.
Je lui fis remarquer que l’argument apporté par ses contacts, le fait que ceux qui avaient fait ce pari quelques mois avant avaient beaucoup gagné, devait le rendre méfiant : par définition, le dollar ne monterait pas indéfiniment, et s’il l’avait déjà fait, cela signifiait qu’on s’était déjà rapproché de la fin. Après l’avoir interrogé sur ses économies, assez faibles de fait, je lui fis remarquer que ce n’était guère raisonnable de commencer ses premiers placements (il était père de famille nombreuse) par des placements spéculatifs. Cela a fini par le convaincre.
Quelques temps après, je remarquais que le dollar avait effectivement continué à monté : j’avis donc donné un mauvais conseil. Mais une autre lecture me montrait que mon ami avait failli être la victime d’escrocs. J’aurais d’ailleurs du me méfier : pourquoi des gens basés à l’étranger venaient ils lui faire ainsi des propositions mirifiques, En fait, il étaient tout simplement partis avec la caisse ! Et qu’est ce qui empêchait cet ami de faire ce type d’opération s’il y croyait, tout simplement avec sa propre banque ?
Tous ceux qui ont reçu du Nigeria, des Philippines ou d’ailleurs un mail d’une veuve ou d’une orpheline éplorée promettant 25% de la somme détenue dans une banque du pays si on l’aide à la sortir de la dite banque verront ce dont je parle : plus c’est gros, plus cela marche ! Alors, imaginez, le président de la Bourse de New York ou un membre du comité de surveillance du NADASQ, c’est sérieux, non ?
Et après tout, combien de millions de citoyens sommes nous qui allons voter régulièrement pour des candidats aux promesses tout aussi illusoires ?
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