Dans certaines sections ou fédérations du Parti Socialiste, on a l’habitude de truquer les scrutins. Il faut bien que les instigateurs de ce genre de pratiques aient des bonnes raisons pour le faire, d’autant plus qu’ils ne le font généralement pas seuls.
Pour comprendre ces comportements surprenants de la part de gens qui sont a priori au service de la démocratie, il faut s’interroger sur les intérêts défendus et sur les processus qui font que ces intérêts sont préservés ou pas.
Les intérêts ? Ils sont assez simples :
D’abord des enjeux de pouvoir et de prestige :pouvoir sur une section, sur un village, sur le service d’une mairie, sur le budget d’un conseil général, sur les attributions de Logement d’un office HLM etc.
Ensuite des enjeux de carrière et de revenus : pour devenir ou rester conseiller municipal, adjoint au maire, conseiller général ou régional, député voire sénateur…Avec ce que cela représente de pouvoir, de prestige et d’avantages pécuniaires. Sans compter les espoirs de passer au niveau supérieur : maire pour les adjoints, député pour un conseiller général et ministre pour un député !
Pour être élu député, il faut bien sûr battre le candidat de l’autre parti. C’est difficile quand la circonscription est équilibrée entre les deux camps. Mais il faut d’abord être désigné comme candidat, ce qui n’est jamais facile. Après tout Barack Obama a sans doute eu plus de mal à battre Hillary Clinton dans les primaires qu’à battre John Mac Cain dans le scrutin final ! Dans de nombreux cas, le fait d’être choisi par son camp est la seule opération difficile, si la circonscription est largement favorable à son camp. Les circonscriptions tenus par Lang ou Fabius sont extrêmement favorables à la gauche, pour des raisons purement sociologiques ; La difficulté était d’y être investi. Ce n’est pas par hasard si les députés actuels sont des poids lourds. Ils ne sont pas des poids lourds parce qu’ils viennent de cette circonscription, ils ont eu cette circonscription parce qu’ils étaient des poids lourds.
C’est là qu’intervient le processus. Au parti Socialiste, ce sont normalement les adhérents qui choisissent le candidat qui va les représenter. Mais il peut y avoir des processus plus complexes, par exemple pour défendre la parité ou la diversité. Pour être désigné candidat, il vaut mieux que j’ai une majorité d’amis dans l’instance qui va désigner le candidat. Cela peut être la section à un niveau local, ou un ensemble de section, voire une fédération. Et on sait qu’il peut toujours y avoir des parachutés venus de plus haut. Plus j’ai d’adhérents dans ma section capable de voter comme moi parce qu’ils me font confiance, plus je suis sûr d’obtenir les choix locaux qui m’arrangent. Et je peux aussi monnayer ces suffrages pour une autre décision contre tel ou tel avantage….
Ce système a des avantages : il favorise de fait celui ou celle qui est capable de convaincre nombre de ses concitoyens à adhérer. Les mêmes compétences devrait l’aider à convaincre un cercle plus important de concitoyens de voter pour son camp.
Mais pour certains, la tentation est grande de donner un petit coup de pouce à l’efficacité ou à la chance. C’est comme cela qu’on se trouve avec des fraudes…
Un petit souvenir pour finir. Jeune miltant socialiste encore étudiant, je me suis trouvé entraîné, par un camarade très actif, dans les élections pour la MNEF. A plusieurs, nous nous sopmmes démenés pour inciter nos camarades d'école à voter.Le soir, nous étions plutôt content du travail accompli quand notre ami est arrivé, complétement défait et ecoeuré : il venait d'apprendre que la liste sortante (pour qui nous avions fait campagne) avait bourré les urnes...
Il y a un certain nombre d'anciens de la MNEF au Parti Socialiste, qui ont pris très jeunes de mauvaises habitudes...
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