On s’achemine doucement vers quatre motions pour le prochain congrès du PS et il semble désormais probable que P Moscovici ait échoué à son ambition de rassembler derrière lui. Pour trois de ces motions, les différences se situent probablement essentiellement sur les choix tactiques et de personnes.
Une motion rassemblera les amis de S Royal et les représentants des « grands élus » menés par le maire de Lyon et le président du conseil général des Bouches du Rhône. Gérard Collomb sera le premier signataire mais n’est pas candidat au poste de premier secrétaire. Est-ce à dire qu’il compte laisser la place à l’ancienne candidate à la présidentielle ou qu’il envisage une fusion avec une autre motion pendant le congrès ? Ou qu’il s’agit d’un choix tactique qui lui laisse toute ses chances ? On peut placer cette motion comme la plus à droite si l’on regarde uniquement la question des alliances : S Royal n’a pas renoncé à la possibilité de s’allier avec le Modem, et G Collomb doit en partie son élection à la mairie de Lyon a une alliance de fait et de longue date avec R Barre.
Une deuxième motion est menée par P Delanoë qui a bénéficié du soutien de F Hollande. En dehors de la question du leadership et de la candidature, on ne voit pas bien ce qui sépare cette motion de la précédente : on lira avec curiosité le texte des motions.
Une troisième liste est menée par M Aubry, avec le soutien du Pas de Calais et d’une partie de la fédération du Nord, ce qui n’est pas rien. Elle est dans ce cadre elle aussi l’héritière des majorités qui mènent le PS depuis longtemps. Cependant, elle comprend aussi les fabiusiens dont on ne sait plus très bien où ils se situent : comme Guy Mollet autrefois, se positionnent ils sur un discours de gauche dans le seul but de gagner le parti ?
Une quatrième motion regrouperait la gauche du parti, autour de H Emmanuelli, B Hamon, MN Lienemann et G Filoche. La différence sur le fond avec les trois autres motions est évidente, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont d’accord entre eux. MN Lienemann, ancienne ministre du logement, brigue en ce moment la succession de M Delebarre à la tête de l’Union sociale pour l'Habitat (des HLM).
La situation ressemble donc à celle du congrès de Rennes où les principales motions, derrière Jospin, Fabius et Rocard, n’avaient apparemment guère de différences de fond. Ce n’est pas une comparaison encourageante pour le PS. Mais attendons de lire les textes des motions.
Depuis le retour de la droite au pouvoir, le PS a eu de beaux succès aux élections locales, régionales, départementales ou municipales, comme aux Européennes. En pratique, les élus locaux ont donc tout intérêt à ce que le PS échoue aux présidentielles pour bénéficier des votes sanction/ défouloir à ces élections intermédiaires. Comment faut il interpréter alors l’association des grands élus avec Ségolène Royal ?
Les commentaires récents