Qui veut comprendre la crise en cours devrait (re)voir Mary Poppins. Le film de Walt Disney comporte en effet, vers la fin, une série de scènes qui montrent parfaitement comment une banque peut être confrontée à une crise de liquidités, alors même qu’elle est saine.
Mr Banks emmène ses enfants, Jane et Michaël, à la banque dans laquelle il travaille, pour les faire comprendre que la vie est sérieuse. Il veut que son fils dépose ses économies (une pièce d’argent) à la banque. L’un des dirigeants, Mr Dawes Sr s’approche d’eux pour leur parler et se saisit de la pièce. Le jeune Michaël crie alors pour qu’on lui rende son argent. Croyant que la banque ne peut pas payer, les clients présents se précipitent aux guichets pour récupérer leurs avoir, déclenchant la panique et une incapacité de la banque de faire face à ses engagements.
C’est d’une certaine manière ce que sont en train de vivre un certain nombre d’établissement bancaires ou de crédit immobilier. Ils ont beau être en situation bénéficiaire, ils subissent une crise de trésorerie : ceux qui ont des créances à court terme sur eux refusent de les renouveler comme cela se fait habituellement. Pour payer leurs dépenses courantes ou rembourser leurs créanciers, il leur faudrait récupérer l’argent que leur doivent d’autres acteurs ou vendre des actifs. Malheureusement pour eux, ceux qui leur doivent de l’argent ne sont pas obligés de rembourser de suite et les actifs sont difficilement vendables en peu de temps. On parle de crise de liquidités (pour les autres entreprises de crise de trésorerie).
C’est ce qui vient d’arriver à un établissement allemand spécialisée dans le crédit immobilier. Le Monde titre donc sur sa défaillance (il ne peut plus payer faute de liquidités) et ne parle pas de faillite. En volant à son secours, l’Etat fédéral ne récupère pas forcément un établissement en pertes mais il l’empêche de sombrer.
La situation de Dexia, recapitalisé par les Etats français, belge et luxembourgeois n’est guère différente. La situation de sa filiale américaine spécialisée dans les subprimes fait que la confiance a disparu et que donc plus personne ne veut lui faire crédit.
La faillite est un autre phénomène : c’est le fait d’avoir perdu de l’argent pour un montant supérieur à ses fonds propres. L’entreprise dans cette situation ne peut rembourses ses créanciers même en vendant tous ses actifs.
Des établissements bancaires peuvent actuellement être en faillite du fait de la dépréciation (baisse de valeur) de leurs principaux actifs, actions ou bien immobiliers, à la suite de la forte baisse de la Bourse et du marché immobilier
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