Emmanuel de Cétéris Paribus analyse les résultats des sénatoriales, très favorables au PS, et en tire une analyse très intéressante sur les conséquences pour le PS de sa diversité : avantages en local, inconvénients en central. Ce n’est pas faux, même si la situation économique reste pour moi le principal facteur explicatif des résultats électoraux.
On peut très bien expliquer les bons résultats du PS à toutes les élections locales depuis 2004 par le rejet d’un pouvoir se débattant dans les difficultés économiques et la victoire de N Sarkozy par une courte fenêtre positive en économie et dans la confiance des ménages, fenêtre qui, pour une fois, a permis au camp en place de l’emporter.
Emmanuel souligne cependant que la droite est au pouvoir depuis 2002 et qu'elle est
généralement impopulaire quand elle gouverne (sensiblement plus que la gauche,
d'ailleurs). La jeunesse de mon camarade communard lui fait négliger les
résultats catastrophiques obtenus par la gauche au pouvoir avec Mitterrand lors
des élections locales, par exemple avec les régionales de 1992 qui donnent 20
régions sur 22 à la droite. Après les cantonales de la même année, la gauche ne
gère plus que 21 départements, contre 44 en 1979.
Il est
vrai que sous Jospin les résultats sont meilleurs. La gauche gagne par exemple
6 régions en 1998. L’explication est simple : les résultats économiques
vont être bons jusque vers 2001.Cette année là, la gauche gagne 6 départements
et en perd 1. Il faut dire que les cantons à renouveler renvoient à l’élection
de 1994 peu favorable à la gauche qui en sort avec 23 départements.
Toujours
en 2001, la gauche perd de nombreuses villes mais cet échec est couvert par les
victoires à Paris et à Lyon
Ces deux victoires sont assez symboliques de ce qu’affirme Emmanuel. Les deux vainqueurs sont implantés localement depuis longtemps, ils n’on jamais cherché à jouer un rôle national (ils se rattrapent depuis !) et ne sont pas députés mais sénateurs. Quand la droite centralisatrice envoie ses ministres tenter d’emporter les grandes villes, les électeurs préfèrent le candidat local, celui qui va réellement faire son travail de maire. L’échec de Juppé aux dernières législatives puis sa réélection triomphale comme maire de Bordeaux en sont une illustration à droite.
Malgré ce qu’en j’en ai dit il y a peu, je ne tirerais donc pas de l’analyse d’Emmanuel que la gauche ne reviendra pas au pouvoir.
On notera au passage que le résultat d’hier rend possible le basculement à gauche du Sénat en 2011. J’avais pourtant lu partout ces derniers temps que le mode de scrutin rendait cet espoir impossible ! Si les maires des petites communes sont conservateurs et donnent leur voix prioritairement aux sénateurs sortants, peut être affirmera t-on dans 20 ans que le mode de scrutin au Sénat empêche la droite de gagner !
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