Ma faible connaissance des questions de football me désigne clairement pour examiner sans préjugés le mystère de la défaite de l’équipe de France et de son élimination rapide de la compétition européenne en 2008. Je précise tout de suite aux lecteurs pressés, que je ne pense pas que la faute en incombe à Nicolas Sarkozy. Ni à Ségolène Royal d’ailleurs.
Je laisserais donc aux spécialistes le soin d’analyser les choix tactiques du sélectionneur de l’équipe, de gloser sur les mérites comparés de tel ou tel joueur pour m’arrêter sur quelques faits observables par tout un chacun, y compris ceux qui ne font pas la différence entre les jeux de ballon qui se jouent à la main et ceux qui se jouent au pied (d’autant plus que pour compliquer, il semble que le rugby ne se joue pas qu’à la main, et qu’au football certains joueurs ont le privilège de pouvoir ne pas servir que de leur pied ou de leur tête).
Donc, venons en aux faits. Quels sont les derniers vainqueurs de la coupe Henr Delaunay (merci Wikipédia !) ? Le Danemark, l’Allemagne, la France et la Grèce.
La présence de l’Allemagne ne doit pas étonner. Il s’agit simplement d’illustrer la désormais fameuse maxime de Gary Lineker : « le football est un sport simple ; 22 hommes poursuivent un ballon pendant 90 minutes et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne ». On ne relèvera pas pour cette fois le caractère machiste de la formule (il y a bien une équipe de France féminine de football, non ?).
Avant de parler du cas de la France, observons celui des deux autres vainqueurs.
Il a été dit partout que le Danemark ne comprenait que des joueurs amateurs. La réalité est évidemment légèrement différente : il n’y a pas de championnat professionnel au Danemark. L’équipe nationale est donc essentiellement composée de joueurs qui évoluent dans les championnats étrangers.
La Grèce est, comme le Danemark, un petit pays par sa population (mais un grand pays par son histoire, mais ce n’est apparemment pas le sujet). Comme d’ailleurs la Tchéquie, battue en finale par l’Allemagne en 1996.Le palmarès de la Grèce est extrêmement léger (mais peut être la légèreté est elle un atout en football, je ne me prononcerais pas par ignorance) : elle n’a que rarement participé aux coupes du monde ou d’Europe, étant généralement éliminée dans les phases préalables.
La composition de l’équipe gagnante de la coupe d’Europe 2004 nous montre des joueurs qui sont souvent passés par le principal club du pays, le Panathinaikos ( 19 fois champion national !) et qui ont pour beaucoup ensuite rejoint un club étranger : anglais, italien principalement, mais aussi allemand, espagnol ou portugais.
Les lecteurs de romans policiers ont sans doute déjà compris (sinon, à quoi sert de grasser ?) pourquoi la France a gagné en 2000, comme elle avait gagné la Coupe du Monde deux ans auparavant, et pourquoi elle a échoué cette fois ci. A l’époque, l’immense majorité des joueurs jouaient dans de prestigieux clubs étrangers. Je crois qu’un seul des 23 vainqueurs de 1998 jouait en France (je laisse les spécialistes préciser).
Cette année, il y avait 7 joueurs du club de Lyon dans l’équipe de France, et d’autres jouant à St Etienne ou Marseille ; comment pouvait on espérer gagner dans ces conditions ? Lyon a parait-il gagné 7 championnats successifs : faut-il un indice supplémentaire pour comprendre que le niveau du championnat français n’est pas assez relevé ?
Je ne connais pas grand-chose au football, mais j’ai quelques idées sur le fonctionnement des entreprises et sur leur organisation. Et je constate que les plus performantes sont celles qui se frottent en permanence aux meilleures de leur catégorie. En réunissant dans son équipe des joueurs qui se retrouvaient chaque semaine devant les meilleurs équipes d’Angleterre, d’Italie, d’Espagne ou d’Allemagne, Aimé Jacquet prenait les moyens de composer une équipe apte à déjouer tous les pièges inventés sur le continent européen.
Enfin, le continent n’est peut être pas l’expression la plus adaptée, puisque le championnat le plus relevé semble être le championnat d’Angleterre, si l’on en juge par le résultat de la coupe des clubs champions, écrasée par les clubs anglais cette année. Il se trouve que l’équipe d’Angleterre n’a pu se qualifier pour l’euro 2008. On ne saurait donc que conseiller au sélectionneur anglais de recruter des joueurs évoluant dans le championnat de son pays. Mais il semble qu’on n’y trouve plus de citoyens de sa gracieuse Majesté !
Il parait qu’il y a de très bons joueurs français évoluant dans les championnats étrangers et dont le sélectionneur n’a pas voulu : je laisse la question aux spécialistes.
Voilà, l’énigme des défaites et victoires de l’équipe de France de foot est résolue, je vais pouvoir passer à un autre sujet ; et qu’on ne me propose pas la place de Domenech, mon métier c’est consultant, celui qui dit aux autres ce qu’il faudrait qu’ils fassent, pas celui qui fait !
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