L’accord sur la modernisation du marché du travail devrait donc être signé par 4 organisations syndicales, la CGT adoptant l’attitude de la non signature mais de la non opposition.
On se rappelle que l’accord interprofessionnel sur la formation de 2003 avait été signé par les cinq organisations syndicales, donc y compris la CGT. Les signataires, en particulier la CFDT, avaient ensuite bien fait comprendre au gouvernement que s’il souhaitait donnait force de loi à cet accord, il n’était pas question qu’il le modifie pour « l’améliorer », quel que soit le contenu qu’on pouvait donner à ce terme.
La CFTC et FO, les premiers à déclarer leur intention de signer le texte, ont d’ailleurs indiqué que la volonté de régler les questions posées indépendamment du gouvernement était une des raisons de leur signature.
Les syndicats ont bien compris que le fait de déléguer le règlement du social à la puissance publique ne pouvait que les affaiblir un peu plus. La droite semble l’avoir compris aussi, on espère que c’est également le cas de la gauche.
Pour ceux qui ne sont guère habitués à suivre ce type de négociations, on rappellera que coté salariés, elles sont menées uniquement par les 5 organisations dites représentatives au niveau national : la CFTC, la CFDT , la CGC, la CGT et FO. L’UNSA et le groupe des dix n’en font pas partie. Il est vrai que les résultats des dernières élections prud’homales en 2002 ont montré que les 5 traditionnelles restaient toujours en tête dans le privé, même si l’UNSA a beaucoup progressé entre 1997 et 2002.
La démarche de la CGT est assez traditionnelle chez ce syndicat : participer à la négociation sans signer à la fin (pour garder les mains libres et ne pas s’exposer à la surenchère, par exemple de SUD). Selon le cas, la centrale de Montreuil juge que l’accord ne va pas assez loin (mais laisse faire) où qu’il est inacceptable (elle s’y oppose). Cette démarche est traditionnelle dans les entreprises où la CGT trouve d’autres syndicats pour enregistrer les acquis de la négociation par sa signature. Ailleurs, quand par exemple elle est seule (mais pas seulement), elle est tout à fait capable de signer des accords : en entreprise, elle en signe beaucoup plus qu’on ne l’imagine.
Du coté du patronat, on remarquera le remplacement à la tête de la délégation patronale et pendant la négociation de Denis Gautier Sauvagnac par Cathy Kopp, en raison des déboires du premier. Au-delà du remplacement d’un homme par une femme, d’un représentant de l’industrie par une personne issue des services, il s’agissait du passage d’un permanent patronal (qui a eu des responsabilités de patron d’entreprise) à une personne toujours en entreprise (chez Accor) et qui a tenu essentiellement des fonctions de DRH. Il est probable que Cathy Kopp soit plus au fait des problèmes pratiques rencontrés par ses collègues que celui qu’elle a remplacé.
Le résultat obtenu parait finalement assez limité et suscite moins d’éloges que celui de 2003 sur la formation. Peut être se révélera t‘il à l’usage plus opérationnel qu’on ne l’imagine.
A suivre !
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