Profitant des vacances pour faire un peu de rangement, je suis tombé sur un opuscule intitulé « la campagne électorale sur Internet » et sous titré « mémento juridique du candidat ». Cet ouvrage fort bien fait et particulièrement clair, est l’œuvre de deux personnes que j’ai rencontré à la République des blogs.
L’un est Kenneth Grand (l’un des animateurs de electionspresidentielles.fr) et l’autre signait là sous un pseudo (ce qui ne serait pas la cas pour ses nouveaux ouvrages). Le nouveau média qu’est Internet a ainsi donné l’occasion à de brillants mais jeunes juristes de se voir éditer. La République des blogs a été aussi un symbole d’un effet de mode politique
Le rôle qu’aurait joué Internet dans la victoire du non au référendum sur la constitution européenne a attiré l’attention des acteurs politiques sur ce qui leur a paru soudain un outil incontournable.
Du coup, on vit de nombreux élus ouvrir un site (plus rarement un blog, ils ne sont pas fous et la volonté de dialogue a ses limites !) et les médias et quelques personnages politiques se précipiter à la République des blogs. Des blogueurs présumés célèbres furent invités à assister à des congrès politiques à l’égal des journalistes. La candidate socialiste essaya de contourner son parti en recrutant avec son site Désir d’Avenir (avant que la liste des adhérents serve les intérêts d’Edwy Plenel et son équipe). Quitterie Delmas devint l’égérie des blogueurs UDF
Et puis le soufflet est plus ou moins retombé. Quitterie n’a pas été candidate aux législatives à Paris, son parti préférant une personnalité déjà installée. Les journalistes et les politiques ne viennent plus à la République des blogs, beaucoup de sites politiques végètent.
Evidemment, il ne suffit pas d’ouvrir un site, il faut lui donner un contenu. Ouvrir un blog, éditer trois ou quatre billets, c’est assez facile, tenir dans la durée est beaucoup plus exigeant . Si Alain Lambert a parfaitement réussi l’opération, il est bien seul parmi les politiques traditionnels!
Non seulement des milliers de blogs ouverts dans l’enthousiasme militants sont aujourd’hui au point mort, mais le nombre de visiteurs de ceux qui ont persisté à subi un reflux après le pic des élections.
Pourtant il en reste, et qui font plus que survivre. Les blogs du Modem ont été en première ligne pour réclamer plus de démocratie interne et de transparence à l’intérieur de leur parti. Hier, ceux qui ne se retrouvaient pas dans les comportements de leurs leaders finissaient par abandonner, notamment en raison de leur isolement. Mais il ne suffira sans doute pas à F Bayrou de refuser les courants pour empêcher d’agir les partisans d’un renouveau politique y compris à l’intérieur de leur parti : ils ont maintenant pour les relier un média extrêmement facile à utiliser et quasiment gratuit. A suivre donc !
En dehors des partis s’est constitué une blogosphère solide, avec des auteurs reconnus (certains des membres de Lieu Commun par exemple mais pas seulement). Ils peuvent encore être invités au Sénat. Mais tiendront ils la distance ? Certains ne vont-ils pas se lasser d’une activité particulièrement prenante ?
Il y aura d’autres élections. Et je gage que l’importance d’Internet ne pourra qu’augmenter. Peut être avec des outils encore inconnus du grand public.
La génération qui domine le Net politique a généralement la trentaine ou plus. Cette génération sera encore là dans cinq ans. Mais il y a aussi des plus jeunes brillants qui se manifestent déjà ou que nous allons découvrir au fil des ans.
De longues heures de riches lectures en perspectives.
Et de futures Républiques des blogs bien vivantes !
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