Ce matin Libération titre sur Alitalia « livrée » par le ministre des finances italien à Air France. L’article explique que le gouvernement a décidé de lancer la négociation avec Air France plutôt qu’avec Air One, la première compagnie privé italienne (comme son nom l’indique !). Mais il n’explique pas ce terme de « livrer »
Il ressort de l’article que le gouvernement est divisé sur la question mais que seul le ministre communiste du travail « a osé exprimer sa perplexité ». Le journal rappelle aussi que l’opposition de droite demande une solution « italienne »
Qu’est ce qui a donc amené le rédacteur du journal à utiliser ce mot ? On peut imaginer deux raisons liées aux caractéristiques de l’opération envisagée (il reste encore à négocier !) : il s’agit d’une privatisation de fait( l’Etat italien est encore le principal actionnaire de la compagnie avec 49.9%) et la propriété passe à l’étranger. D’après Challenges, les syndicats auraient été plus favorables à la solution italienne.
Privatiser est il encore tabou pour Libé ? La compagnie italienne opère sur un marché très concurrentiel et on ne voit pas très bien en quoi il est nécessaire que la compagnie soit la propriété de l’Etat (mais il est vrai que je n’ai jamais été un fana des nationalisations…). Et elle perd « un million d’euros par jour » dixit le ministre des fiances, autour de 10% de son chiffre d’affaires en 2005 et en 2006 (3.2milliards d’euros en 10 ans). Surtout, le plan de redressement défini en 2005 n’est que partiellement en œuvre depuis 2007 : le fait d’appartenir à l’Etat ne conduit généralement pas à des actions rapides ! Une entreprise placée sur un marché mondialisé et concurrentiel peut il se le permettre ?
Pourquoi vendre à Air France ? En fait les liens entre les deux compagnies sont anciens, au point que chacune a eu 2% dans le capital de l’autre jusqu’à l’an dernier. Surtout, il y avait des accords de partenariat au sein de Sky team et sur les lignes entre les deux pays. L’idée d’une fusion avait déjà été évoquée en 2004, au moment de la fusion avec KLM. La réussite de cette dernière est d(ailleurs un des arguments avancé par le ministre des finances pour justifier le soutien qu’il apporte au choix du CA de la compagnie .
Puisque le journaliste ne donne pas d’explication à son titre, je lui propose le suivant : sous entendre que tout cela n’est pas bien moral. Je ne considère pas ce genre de sous entendu comme bien moral !
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