Depuis que j’ai lu « la société de défiance », de Algan et Cahuc, je note en permanence des illustrations de leur thèse dans mon quotidien.
La circulation du métro étant perturbée le jour de Noël, j’entends deux hommes commenter les événements dans ma rame. L’un d’entre eux fait allusion à la réforme en cours de régimes spéciaux puis explique qu’elle ne s’applique ni aux députés, ni aux sénateurs, ni aux militaires.
Ayant révélé avoir commencé à travailler à 27 ans, il note qu’il ne pourra jamais avoir toutes ses années de cotisation. Puis déclare que de toutes manières il veut prendre sa retraite à 50 ans et ajoute « dans quatre ans ».
On voit bien dans le discours comment les privilèges de quelques uns peuvent justifier une revendication particulièrement excessive, visant à faire porter par la collectivité les conséquences de l’égoïsme d’un citoyen. C’est exactement ce qu’expliquent les auteurs de la société de défiance : les avantages corporatistes des uns (surtout quand il s’agit de responsables) justifie l’incivisme des autres. Puisque la règle est de profiter de sa position au dépens du bien commun, je défends mes intérêts en essayant d’appliquer les mêmes pratiques.
On ne reviendra à une société de confiance que si les responsables donnent l’exemple. On n’en prend pas le chemin !
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