Je reviens pour l’avant dernière fois sur mes pérégrinations américaines qui m’ont permis de visiter quelques musées de très bonne tenue et d’admirer en particulier la magnifique collection d’impressionnistes français de l’Art Institut de Chicago (la salle impressionnistes du Métropolitan Muséum de New York était malheureusement fermée).
je signale en passant à mes amis douaisiens que Corot n’a pas seulement peint leur hôtel de ville mais aussi la campagne d’Arleux Paluel. Cela fait drôle de trouver cela à des milliers de kilomètres de chez soi!
paris, un jour de pluie (Caillebote)
Si tant de peintres français du 19ème et du
20ème siècle ont des tableaux dans les musées américains, c’est parce que des
milliardaires les ont collectionnés puis en ont fait don (dans le cadre de
fondations qui leur servent à réduire leurs impôts) à des Instituts qui les
présentent au grand public.
Beaucoup de salles dans ces musées comprennent une
inscription signalant le couple de mécènes qui a offert les œuvres exposées. On
ne peut pas dire que ce soit gênant, mais cela pose la question du choix de ces
œuvres;
En France, se sont les conservateurs de musées, brillants
produits de l’école du Louvre qui décident des achats et des expositions. Ce
système est il meilleur ou moins bon que la sélection par les riches?
On notera qu’il ne s’agit pas des riches en général mais
des riches intéressés par l’art. et que les œuvres des siècles passés ont
généralement été financées par de riches mécènes Il n’empêche!
En pratique, dans les deux cas, c’est une certaine élite
qui fait le choix, selon ses propres critères. Qui ne sont pas toujours
partagés, comme le montre de temps en temps l’échec des campagnes des
« milieux autorisés » pour attirer le public vers des films
considérés comme de qualité par ces milieux.
Mon pragmatisme et ma faible compétence dans les domaines
artistiques me font penser que ce n’est pas un mal que coexistent différents
systèmes de financement, l’américain et le français étant à mes yeux plus
complémentaires que concurrents.
A noter pour finir une magnifique collection de
miniatures présentées à l’Art Institut de Chicago et entièrement due au
mécénat. Ces miniatures ont été produites par une équipe rassemblée par la
femme d’un riche américain et sur sa commande. Elles représentent des
intérieurs à différentes époques et dans différents pays. C’est cette
collectionneuse qui a définie la règle
du douzième, respectée aujourd’hui par tous les miniaturistes.
Parfois, le mécénat a du bon!
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