Le Monde publie régulièrement dans sa dernière page une
courte rubrique intitulée « chiffres » qui met en valeur une donnée
chiffrée. Dans son numéro daté du 31 octobre, l’article montre surtout que les
chiffres ne sont guère maîtrisés!
Le journal explique en effet successivement que le taux
de malformation a atteint 145,5 pour 1000 naissances en 2006 et que cela
affecte 1,2 millions de bébés sur les 20 millions nés chaque année. Ces deux
données sont évidemment contradictoires, la première donnant 2,9 millions de bébés
affectés et la seconde un taux de 60 pour 1000!
Il est probable que les chiffres cités ne correspondent
pas à la même définition de la malformation. Mais manifestement, l’auteur des
quelques lignes de la rubrique est trop fâché avec les chiffres pour s’être
rendu compte qu’il y avait un problème; Pour une rubrique intitulée « chiffres »,
c’est un peu gênant!
Dans le même numéro du Monde, on trouve en page 4 un
petit encart intitulé « le Tchad en chiffres ». Sous le sous titre « décroissance »,
on peut lire que le Tchad a enregistré un recul de sa croissance de 0.7% en
2006. En réalité c’est le PIB qui a diminué.
La lecture de ces petits articles m’a rappelé une
observation faite pendant mon voyage cet été aux USA. Arrivés un soir dans un hôtel
apparemment de bon niveau, nous avons voulu payer en liquide (la commission sur
le paiement par carte dans une monnaie étrangère est très élevée). Panique dans
le regard des deux hôtesses « très bien comme il faut » qui s’occupaient
de nous. Puis soulagement en trouvant dans une armoire une calculatrice.
Manifestement ces dames n’avaient pas confiance dans leur capacité à faire une
soustraction pour rendre la monnaie.
L’ami qui m’a invité à son mariage en Alabama me disait
que son diplôme d’ingénieur rassurait dans sa recherche d’un travail car il
prouvait qu’il était à l’aise avec les chiffres, ce qui devient rare aux USA.
A lire le Monde, il est possible que nous ayons le même
problème!
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