Décernée à Gérard Aschiéri (FSU), Bernard Defaix, Pierre Khalfa(Solidaires) Marc Mangenot (Fondation Copernic) et Chritian Marty(Attac) pour leur tribune publiée ce soir dans le Monde et intitulée »l’électricité libre jusqu’à l’absurde »
La position de la Commission Européenne sur la mise en concurrence dans les secteurs du transport ou de l’énergie est loin de m’avoir convaincu. On sait que le fonctionnement des services publics conduit l’encadrement, bloqué dans ces initiatives sur le management par les règles statutaires, à se réfugier dans la technique. Dans le cas d’EDF, ce comportement n’a pas abouti à délaisser le client, mais il donne des résultats positifs en sécurité nucléaire. Dans ce domaine, je suis prêt à payer plus cher pour avoir une meilleure sécurité. Le risque viendrait plutôt des relations un peu trop étroites entre les corpsards d’EDF et ceux qui les contrôles au ministère de l’industrie. Quand aux salaires et autres avantages des salariés d’EDF, ils sont comparables à ceux de Total et pas illégitimes dans une entreprise efficace.
Mais les auteurs de la tribune, qui veulent s’opposer à ceux qu’ils appellent les apôtres du néolibéralisme ont bien d’autres arguments.
Ils nous expliquent d’abord que les tenants de la concurrence ont tort de prétendre que celle-ci fait baisser les prix puisque ceux-ci se sont envolés partout en Europe depuis 2001 quand les tarifs d’EDF sont restés stables. Sans doute pensent ils les lecteurs trop bêtes ou trop naïfs pour penser à l’influence que peut avoir, concurrence ou pas, l’envolée du prix du baril et du gaz, chez ceux dont la production ne repose pas comme en France essentiellement sur le nucléaire.
Ils nous expliquent que libéralisation signifie sous investissement et qu’investir dans les services en réseaux coûte cher et n’intéressera pas les capitalistes. Là on sursaute, car les investissements massifs dans la téléphonie mobile quand la concurrence s’est installé, tout le monde ne les a pas complètement oublié.
Ils nous font le couplet désormais connu sur le cas de la Californie (sans préciser bien sûr) et des problèmes de réseaux de transports interconnectés.
Mais c’est dans la dernière colonne qu’ils sont les meilleurs. Ils nous ont expliqué auparavant que privatisation égale sous investissement. Et là, ils nous expliquent que dans le domaine de l’énergie, pour des raisons écologiques, il faudrait consommer moins. Mais qu’avec la libéralisation, ce n’est pas ce qui se passera, car « aucune entreprise ne souhaite voir baisser son chiffres d’affaires ». Alors on ne comprend plus très bien : la libéralisation, c’est moins de production et plus de consommation ? Décidément, ils sont très forts !
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