Dans une tribune parue dans le Monde daté de ce jour, un « expert » allemand prétend expliquer la violence de Gaza par sa démographie galopante. Il complète cette erreur d’analyse en affirmant que cette démographie est due à l’aide des Nations Unies et qu’elle disparaîtrait immédiatement si celle-ci cessait.
L’auteur relève que le nombre de jeunes palestiniens masculins de Gaza âgés de 0 à 4 ans sont 6.2 fois plus nombreux que ceux de 45 à 49 ans quand le même rapport n’est que de 0.945 aux USA et 1.5 en Israël.
Il souligne par ailleurs que l’office de l’ONU pour les réfugiés (UNRWA) fournit un logement et assure les frais de scolarité et de santé à tous les habitants de Gaza, considérés comme des réfugiés. Et affirme que c’est pour cette raison que la population palestinienne augmente fortement jusqu’à dépasser celle des juifs.
Et il explique que l’unique espoir de ces jeunes sans emploi est la violence.
L’analyse de l’évolution de la natalité dans le monde permet pourtant d’affirmer que ce raisonnement est totalement erroné.
D’abord, il existe un certain nombre de pays qui ont gardé une très forte natalité (autour de 6 enfants par femme). Aucun de ces pays n’a bénéficié d’un programme massif de l’ONU pour les réfugiés. Pourtant, ils n’ont pas connu la baisse de la natalité qui a par exemple fait passer le nombre d’enfants par femme de 6.5 à 2.5 en moins de 40 ans au Maghreb.
L’explication des démographes est simple : les pays dont la natalité ne baisse pas sont les pays en guerre. J’ai vérifié sur le site de l’INED : effectivement, c’est le cas.
Ce n’est pas parce que la natalité y est très forte que la violence règne sur Gaza, c’est parce que la violence y règne que la natalité ne baisse pas.
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