L’ancienne candidate socialiste a donc renoncé par la voix de Julien Dray à l’organisation d’un meeting « de remerciement » à la Courneuve.
Le porte parole a invoqué le manque de moyens. Il est vrai que la campagne a coûté cher ( la moitié des 21 millions d’euros environ dépensés sera remboursée). Et que le PS a besoin de financer les législatives.
Mais on se demande vraiment si la présidente de la région Charente Poitou avait réfléchi avant de faire cette promesse et surtout si elle s’est bien rendu compte de ce qui se passait. Elle espérait en effet réunir plus de participants qu’à Charléty. Une telle hypothèse n’était possible que si le résultat obtenu à la présidentielle avait été le signe pour les militants d’une dynamique de succès qu’ils auraient voulu prolonger et amplifier.
Or, ce n’est évidemment pas le cas : les 47% atteints n’étaient pas ceux d’un parti qui s’approchait pour la première fois du pouvoir et qui comme en 1974 vivait le score atteint comme la première marche vers un succès longtemps attendu. Il ne s’agit pas d’un score qui annonce « de nouvelles victoires » comme l’a dit Mme Royal le soir du deuxième tour. Il s’agit au contraire d’une lourde défaite, inimaginable il y a si peu, après les résultats de la gauche aux régionales et aux européennes.
Si le meeting de remerciement avait eu lieu, il n’aurait pas attiré l’ensemble des militants qui se sont mobilisés à Charléty pour barrer la route à la droite et soutenir la candidate de la gauche. Pas Mme Royal en particulier mais celle qui portait les couleurs de la gauche. Il y aurait sans doute eu quelques milliers de participants, prêts à soutenir la candidate dans son nouveau projet de prendre le leadership à gauche. Objectif qui n’intéresse pas particulièrement la plupart des participants de Charléty.
En raison de l’enthousiasme dans ses meetings, S Royal a cru qu’une vague nouvelle en sa faveur s’était levée. En réalité il ne s’agissait que d’un regain d’intérêt des français pour la politique, qui se manifestait aussi chez Bayrou et chez Sarkozy.
Ce manque de lucidité ne plaide pas en sa faveur
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