Je laisse la parole à un de mes amis pour cette fois
En novembre dernier les adhérents du Parti Socialiste plébiscitaient la candidature de Ségolène Royal lors des primaires du PS. Pour expliquer leur choix, nombre d’entre eux utilisaient un ou plusieurs des trois arguments suivants:
- Elle est la seule qui peut battre Sarkozy (ce que les sondages d’alors attestaient)
- Elle veut faire de la politique autrement, c’est-à-dire qu’elle n’a pas de programme mais qu’elle fera ce qu’on lui dira dans les débats participatifs. (souvenez vous : « j’ai l’opinion du peuple français »)
- Elle est nouvelle, ça nous change des éléphants qu’on a assez vus.
Aujourd’hui, à une échelle plus large, ce sont les Français qui offrent, via les sondages, un plébiscite à François Bayrou. Les ressorts de cette envolée sont aussi au nombre de trois :
- Il est le seul à pouvoir battre Sarkozy au second tour (les sondages en attestent)
- Il veut faire de la politique autrement, c’est-à-dire qu’il n’a pas de programme et qu’il fera ce que lui dira la majorité élue par les Français aux législatives.
- Il est nouveau, ça nous change du clivage UMP-PS qu’on a assez vu.
Cela ne vous rappelle rien ?
L’imposture Ségolène Royal est en train de se révéler au grand jour. Au regard de l’engouement pour le candidat centriste, les militants socialistes qui ne rêvaient que de battre Sarkozy doivent amèrement regretter de ne pas avoir choisi Strauss-Kahn et son projet social démocrate. Ceux qui souhaitaient faire de la politique autrement en sont pour leur frais : que reste-il des débats participatifs ? Quand à ceux qui voulaient – c’était louable – nous débarrasser des éléphants, on imagine leur bonheur devant la composition de l’équipe de campagne !
L’imposture Bayrou risque de connaître le même sort. La question qui se pose désormais, est la suivante : avant ou après l’élection ? Si c’est avant, seul le premier point sera invalidé. Si c’est après, les conséquences risquent d’être plus lourdes ! La politique autrement à la Bayrou n’annonce rien d’autre qu’une nouvelle période d’immobilisme dans la parfaite continuité de Chirac. Et pour ceux qui en avait marre du clivage PS-UMP, ils auront 6 semaines pour profiter de leur rêve avant que les élections législatives ne dégagent une majorité de gauche, ou, plus probablement, de droite. Majorité qui, quelle qu’elle soit, n’aura pas les moyens de son action puisqu’elle devra composer avec le Président…
Les Français dans leur ensemble se feront-ils piéger comme les militants socialistes il y a 4 mois ? Si c’était le cas, cela traduirait-il l’expression d’une préférence inconsciente pour l’immobilisme en dépit de l’insatisfaction sans cesse exprimée à propos de la situation du pays ? Ou, au contraire, cela serait-il le résultat d’une quête désespérée d’un choix nouveau qui conduit à essayer tout ce qui passe à portée de main?
Rédigé par WS
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