Hier à 20 heures le FN semblait avoir perdu son pari, n’ayant qu’à peine progressé depuis les européennes et alors que la gauche résistait mieux que prévu et que la droite était nettement devant le FN. Ceux qui ont cru à cette version des choses risquent d’avoir des surprises dimanche prochain, après les résultats du second tour.
J’ai jeté un coup d’œil rapide aux résultats dans quatre départements : le Nord, le Vaucluse, les Côtes d’Armor et l’Aisne, avec une analyse plus précise pour le Nord et le Vaucluse.
Dans les Côtes d’Armor, le FN est éliminé dans pratiquement tous les cantons que se partageront donc la droite et la gauche au second tour. Mais il atteint des scores de 18 ou 20 % dans une Bretagne où il est longtemps resté à des scores inférieurs à 10%.
Dans le Nord, je me suis risqué à des pronostics, à la louche bien sûr. Avec ce qui m’a paru un regard optimiste sur les reports contre le FN, j’arrive à 17 cantons pour la droite, 14 pour le FN et 9 pour l’ensemble de la gauche. Et encore une fois je suis optimiste. Il est sûr que la gauche ne gardera pas le département car elle est déjà éliminée de plus de la moitié des cantons.
Même essai d’analyse dans le Vaucluse. Et je trouve 10 cantons pour l’extrême droite (dont 1 pour Mme Bompart) 5 pour la gauche et 2 pour la droite. Le FN gagnerait donc ce département.
Dans l’Aisne, je ne me suis pas risqué aux pronostics, mais il m’a semblé que le FN était en tête pratiquement partout, avec de sérieuses chances de gains dans beaucoup de cantons. Les résultats dépendront là des reports de vote, mais le FN est tout à fait en mesure de gagner le département.
Les résultats du Pas de Calais n’étaient pas disponibles quand j’ai regardé. Mais je crains le pire. Qu’est ce qui va empêcher le FN de gagner en fin d’année la grande région Nord Picardie ?
Les succès du FN dans de nombreux cantons seront peut être limités par le refus de certains de voter pour lui. Mais il n’est pas sur que cette barrière soit si vivace que cela. Le FN pâtit surtout dans un vote majoritaire entre trois grandes forces du fait qu’il est la plus faible des trois. Pour l’instant.
La gauche fait moins mal que prévu mais ses divisions lui coûtent cher en présence pour lel deuxième tour. Et ces divisions correspondent à des désaccords profonds sur la politique menée
La droite va sans doute tirer les marrons du feu grâce à son union dès le premier tour avec le centre et aux voix de la gauche contre le FN. Mais elle ne peut guère pavoiser : faire seulement jeu égal contre la gauche alors que le gouvernement est à ce point impopulaire, c’est tout sauf un succès. La droite est victime d’une part de la montée du FN, qui a siphonné des voix dans les deux camps, d’autre part de l’image de Nicolas Sarkozy qui n’est bonne que chez les militants UMP, ceux qui refusent de voir l’avalanche de casseroles financières de leur leader.
Cette élection ne sent pas bon.
Les commentaires récents