En quelques jours, j’ai lu dans mon journal préféré des informations sur la manière dont nos gouvernants mettent les questions purement politiques (on pourrait même dire politiciennes) au cœur de notre action. Auraient-ils à ce point oublié qu’ils sont là pour servir leur pays et pas se servir eux ?
Ce soir, je lis que les chirurgiens qui ont mis en place le premier cœur artificiel s’étaient mis d’accord avec le fabricant et les autres protagonistes de l’affaire pour un silence radio sur les quatre premiers essais cliniques. Las, Marisol Touraine, la ministre de la santé, a cru bon de faire une conférence de presse quelques jours après la première implantation, et le Président de la république en a rajouté. On ne voit pas d’autres motivations à ces interventions que la recherche d’un bénéfice politique pour eux, au détriment de toutes les considérations qui avaient amené les principaux protagonistes à choisir le silence.
Hier, c’est la page sur la préparation du remaniement qui m’a fait sursauter. Un article sur la répartition, de responsabilités entre ministre montre que les choix faits au plus haut sont purement politiciennes, pour brider ou favoriser tel leader ou tel parti. Que ces choix soient manifestement nuisibles à l’efficacité des ministères en question, qui s’en soucie ?
Le Monde de dimanche/lundi, consacrait une demi page à Pascal Lamy, l’ancien directeur de l’organisation mondiale du commerce et lui demandait s’il disait à François Hollande ce qu’il pensait de sa politique. Réponse : « intellectuellement, il est tout à fait disponible pour ce genre d’analyse. Mais son cerveau politique est sur d’autres longueurs d’ondes. Et c’est un politique absolu.
Etre politique, c’est pratiquer l’art du possible, et en ce sens, il faut savoir trouver des compromis dans les orientations que l’on aimerait donner. Pascal Lamy estime (je partage son avis) que « dans la pathologie spécifique à la France (chômage de masse, déficits publics et érosion de notre compétitivité), F Hollande va dans le bon sens, mais ni assez loin, ni assez fort ». J’aurais envie d’ajouter qu’il ne l’a pas fait assez tôt, que de nombreux mois ont été perdus.
Les exemples plus hauts sont évidemment plus aberrants et expliquent mon titre provocateur. Si ce titre est clairement exagéré pour le dernier cas, il ne faut pas oublier par contre qu’il s’agit là des questions essentielles pour notre pays.
On remarquera que mes exemples concernent exclusivement le gouvernement en place. Cela ne signifie pas que c’est spécifique au PS : c’est simplement lui qui est au pouvoir actuellement. Les affaires actuelles concernant Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé, Michèle Alliot Marie ou Eric Raoult montrent que ce n’est pas mieux à l’UMP. Je pense que les écolos sont encore plus fous et le FN a montré dans les quelques villes importantes dont il a détenu un temps la mairie à quel point il pouvait largement dépasser tous les excès de ses adversaires politiques !
Comme le disait Churchill, la démocratie est le plus mauvais des systèmes. A l’exception de tous les autres.
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