La baisse conjoncturelle des exportations, elle-même liée aux aléas des échanges internes à Airbus, a fortement pesé sur le recul du PIB français au 3ème trimestre 2013. La situation est opposée dans le tourisme où la baisse de la fréquentation des hôtels et des campings par les français a été compensée par une hausse des séjours d’étrangers.
Dans l’hôtellerie, la part de la clientèle étrangère, en nombre de nuitées n’atteint pas 30% au creux des mois d’hiver mais dépasse 40 % l’été. D’une année sur l’autre, les résultats hôteliers du troisième trimestre sont marqués par une forte hausse des nuitées étrangères (+7,2%) tandis que les nuitées françaises reculent (-4,0%), ce qui au final assure une modeste progression à la profession.
L’INSEE qui vient de publier ces données, n’aborde dans son document ni l’évolution des séjours des français à l’étranger, ni la répartition par pays des origines de nos visiteurs étrangers. L’information existe probablement ailleurs, mais je ,’ai pas été la cherche : je me contenterai donc ici d’une analyse partielle.
On peut imaginer que la baisse de la fréquentation touristique des français est le résultat de la mauvaise santé économique du pays, alors que la hausse de la clientèle étrangère est un mélange de la bonne santé économique des pays d’origine(qui donne du pouvoir d’achat à leurs ressortissants), de la hausse de l’euro (pour ceux qui viennent de pays en dehors de la zone) et d’une attractivité suffisante de notre pays.
Dans le domaine industriel, on a pu observer en 2012 un rééquilibrage du même type, avec une baisse des importations (- 0.9%), reflet d’une demande intérieure très « molle » et une hausse modérée des exportations (+2.5%) liée à une demande extérieure plus dynamique. En 2013, les exportations ne progressent plus, signe alarmant d’une manque d’attractivité des produits français, alors que les importations ré augmentent légèrement.
Il n’y a pas en soi de problèmes à ce que les devises étrangères rentrent grâce au tourisme plutôt que grâce à l’industrie, l’essentiel est que les biens et services vendus soient avec une forte valeur ajoutée justifiant des salaires élevés. Il vaut mieux des hôtels cinq étoiles que des industries de biens très courants. Mais rien n’interdit d’avoir à la fois un tourisme porteur et une industrie à haute valeur ajoutée, sans pour autant chercher à faire du mercantilisme comme nos voisins allemands dont l’ambassadrice à Paris tente ce soir dans le Monde de nier qu’ils ne dépensent pas assez.
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