Le numéro d’octobre de la revue de l’INED se penche sur la question de la corpulence selon les sexes et les pays, et plus précisément sur l’influence entre l’idéal de corpulence dans un pays et la situation réelle dans ce pays. La France se singularise par l’écart entre les corpulences des hommes et des femmes et un même écart dans les idéaux masculins et féminins.
L’article de Delphine Robineau et Thibaut de Saint Pol donne d’abord un tableau des IMC (indice de masse corporelle) selon le sexe dans différents pays européens ou non (il n’y a pas de pays africains, mais la liste semble avoir été choisie par le fait que ces 13 pays sont les seuls à avoir répondu à la deuxième enquête).
Les deux pays asiatiques, Corée du Sud et Philippines ont de loin les hommes et les femmes qui ont les plus faibles IMC. La Russie est le seul pays où l’IMC des femmes est supérieur à celui des hommes (notons que c’est aussi un pays où les hommes ont une espérance de vie beaucoup plus faible que celle des femmes). La France est le pays où l’écart entre l’IMC des femmes et celui des hommes est le plus élevé (plus de 23 contre plus de 25). Si on exclue les deux pays asiatiques, on note que les Français sont dans la moyenne et même un peu en dessous, alors que les Françaises, sont nettement les plus minces (rappelons que de nombreux pays ne sont pas dans la liste, notamment nos voisins les plus proches).
Les auteurs se sont intéressés à une enquête sociale internationale de 2007, dans laquelle pouvait figurer (ce qui a été le cas dans 13 pays) une question sur l’idéal de corpulence masculin et féminins : les sondés choisissaient leur idéal parmi 4 silhouettes proposées. Les auteurs se sont ensuite penchés sur 4 pays extrêmes par leur choix : l’Irlande et la Corée du Sud pour qui les choix sont les mêmes pour les femmes et les hommes (privilégiant les corpulents pour le premier et les minces pour les seconds), la France et l’Uruguay qui ont au contraire des idéaux contrastés, privilégiant la minceur pour les femmes en France et pour les hommes en Uruguay.
La comparaison entre les idéaux de corpulence et la réalité montre une diversité de cas : en Corée du Sud, les femmes et les hommes sont minces, ce qui correspond à l’idéal affiché, mais aux Philippines où ils et elles le sont aussi, l’idéal serait d’une plus grande corpulence pour les deux sexes. D’autres pays (Irlande, Nouvelle Zélande, Uruguay) connaissent une adéquation entre un idéal assez corpulent et la réalité.
D’autres pays enfin connaissent un idéal plus mince que la réalité : c’est le cas pour les hommes en Autriche et au Mexique, ce qui génère une pression sociale pouvant générer de l’insatisfaction. On comprend que c’est le cas en France : bien que notre pays connaisse des femmes plutôt minces, la pression pour encore plus de minceur est forte et 6 Françaises sur 10 déclarent vouloir perdre du poids.
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