Jean Luc Mélenchon n’est pas content : c’est une habitude chez lui. Mais cette fois ci, c’est à ses alliés communistes qu’il en veut, et à leur refus de casser leurs alliances municipales avec le Parti Socialiste. Le vote des militants parisiens, qui s’est soldé dimanche par le choix de cette stratégie n’ pourtant fait que prendre en compte les réalités électorales.
Pour le parti minoritaire d’un rassemblement, le scrutin de liste à l’avantage, contrairement au scrutin uninominale, de pouvoir obtenir des sièges sans être en tête. Le fait qu’il y ait deux tours laisse cependant la place à deux stratégies possibles : s’allier dès le premier tour ou se compter d’abord, puis s’allier ensuite en fonction des résultats.
Jean Luc Mélenchon préférait la seconde stratégie, pour se démarquer au maximum des socialistes. Par ce qu’il conteste les orientations économiques du gouvernement d’abord, pour ne pas être victime avec eux de la désaffectation des électeurs ensuite.
Il y a cependant un hic à cette stratégie : le code électoral impose une limite assez élevée pour pouvoir être présent au second tour : au moins 12.5% des inscrits, ce qui fait encore plus pour les votants bien sûr..PS : Comme le fait remarquer Ollivier dans un commentaire, cet-te règle est valable aux législativesn mais le système est moins sévère aux municpales : on peut se représenter avec 10 % des exprimés et fusionnjer avec 5 % . Bien entendu, avec moins de 10 %, la négociation pour la fusion se fait en position de faiblesse.
Les élections partielles ont montré que contrairement à ce qu’espéraient le leader du parti de Gauche, les électeurs socialistes déçus ne se reportent pas sur ses candidats mais dans l’abstention.
L’examen des résultats obtenus par J.L Mélenchon au premier tour de la présidentielle dans les arrondissements de Paris montre l’amplur du problème. Les taux sont sur les votants :
Tout Paris : 11.09%
1er : 7.91
2ème : 10.23
3ème : 10.11
4ème : 9.73
5ème : 10.26
6ème : 5.96
7ème : 3.48
8ème : 4.10
9ème : 9.33
10ème : 14.89
11ème : 14.10
12ème : 11.65
13ème : 13.56
14ème : 11.46
15ème : 7.35
16ème : 3.19
17ème : 7.25
18ème : 15.34
19ème : 15.74
20ème : 17.40
Comme on le voit, si la barre était à 12.5% sur les votants, le Front de Gauche serait éliminé dans 14 arrondissements à 12.5. Il atteint 10 % dans 11 arrondissements, souvent les plus peuplés. Son meilleur résultat est dans le 20ème, qui a l’avantage d’être très peuplé, donc d’élire beaucoup de conseillers. Mais lors des dernières municipales, il n’y a eu que 54 % de votants, ce qui fait que la barre des 12.5% des inscrits correspondait à 23.1% des votants, nettement plus que les 17.4% de Mélenchon
Conclusion, le choix des communistes est celui de la prudence et du bon sens, n’en déplaise au leader du Parti de gauche !
Je reverrais ma conclusion en fonction du commentaire d'ollivier et d'un autre point qu'il faut étudier, qui est le mode d'attribution des sièges avec la prime au premier et le calcul à la plus forte moyenne
Les sièges sont répartis de manière à définir une majorité, en donnant la moitié des sièges à la liste arrivée en tête puis en répartissant le solde à la plus forte moyenne.
En 2008, dans le XIX ème la liste socialiste a gagné dès le premier tour avec 52.14% des voix et raflé 29 sièges, contre 5 à la liste de droite ayant réuni 21,34 % des suffrages et un seul aux Verts qui avaient pourtant 8.35% des voix. Dans le 3ème, la gauche avait également gagné dès le premier tour et obtenu 12 sièges contre aucun aux verts malgré leurs 10.33% et un seul pour la droite avec 20.53 ! Au final, en 2008, le PS et ses alliés radiaux réunissent 77 élus au conseil contre 11 pour les Verts et 10 pour le PC
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