Dans un contexte où sa compétitivité s’est dégradée face à son voisin d’outre Rhin et où l’appartenance à une monnaie commune ne lui permet pas de recourir à la dévaluation, la France n’a guère le choix : il lui faut garder sur la durée une inflation inférieure çà celle de son voisin. Problème, celle-ci est déjà très basse !
Si les salaires français augmentent moins vite que ceux des salariés allemands, les entreprises françaises amélioreront leur situation de concurrence. Certes les prix ne sont pas le seul critère, et il s’agit aussi de rivaliser en qualité, en réactivité, en service ou en innovation, par exemple. Mais il est difficile de se démarquer de nos concurrents de pays développés sur ce terrain, et avec eux,toutes choses égales par ailleurs, la dérive des salaires est un enjeu important.
Mais au sein de la monnaie commune, ce sont les salaires nominaux et leur évolution qui comptent. On peut conserver une même évolution du pouvoir d’achat avec des coûts qui divergent si les prix en font autant. Avoir une inflation plus faible que nos voisins ne lèse pas les salariés mais améliore les coûts : c’est le principe de la désinflation compétitive chère à Jean Claude Trichet.
Il se trouve que la tendance actuelle est celle d’une inflation française presque un point plus faible que l’inflation allemande : l’inflation chez nous se situait en juillet 2013 à 1.1% et en août à 0.9% . Dans le même temps, elle se situe à 1.6% dans la zone euro et à 1.9% en Allemagne.
L’écart entre la France et son voisin, s’il donne un peu d’air à nos entreprises, n’est pas en soi un bon signe. En effet, cet écart est le résultat des différences de santé économique. La récession et l’explosion du chômage chez nous brident la hausse des salaires et des prix. A l’opposé, la bonne santé de l’économie allemande pousse les salaires et les prix à la hausse. On peut même trouver que l’écart d’inflation est faible au regard de l’écart des dynamiques économiques !
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