Donc Benoit XVI a choisi de démissionner peu de temps avant d’atteindre l’âge de 86 ans. Ce n’est pas vraiment une surprise, et pourtant, c’est une première depuis 6 siècles dans l’histoire de la papauté. L’ancien cardinal Ratzinger a invoqué le fait que « ses forces ne le rendent plus apte à exercer sa fonction ».
Les réactions sont plutôt favorables et déjà les médias commencent à s’interroger sur les papabilé et leurs chances de l’emporter lors du prochain conclave ou à faire le bilan de l’action de celui qui aura été pape un peu moins de 8 ans
Si l’on regarde la liste des papes, on observe que Léon XIII, pape de 1878 à 1903 a vécu jusqu’à l’âge de 93 ans. Mais, en dehors de ce cas exceptionnel, on trouve de nombreux papes décédés entre 80 et 85 ans : Jean Paul II est mort à 84 ans, Jean Paul I à 66 ans, Paul VI à 80 ans, Jean XXIII à 81 ans, Pie XII à 82 ans, Pie XI à 81 ans, Benoit XV à 67 ans, Pie X à 78 ans, Pie IX à 85 ans, Grégoire XVI à 80 ans, Pie VIII à 69 ans, et Léon XII à 68 ans, pour ne prendre que les papes élus aux XIXème ou XXème siècle. Leur longévité tient aussi au fait qu’ils ont été élus déjà âgés, parmi les cardinaux en bonne santé.
Benoit XVI aura assuré la transition après Jean Paul II, auquel il était difficile de succéder. Il laissera probablement surtout l’image d’un brillant théologien. Son « Jésus » par exemple, prend en compte toutes les avancées de l’exégèse moderne (on est très loin de la théologie d’avant Vatican II). Si on peut regretter de sa part une position sur la liturgie qui tend à cléricaliser celle-ci, il n’y a rien à redire à sa théologie.
Les médias français avaient donné du cardinal Ratzinger une image caricaturale de méchant et de conservateur. Au point que des jeunes séminaristes français passant à Rome dans les années 90 et découvrant sa demeure, avait pour rire demandé à le rencontrer et découvert avec stupeur un cardinal accueillant et souriant, très loin de l’image qu’ils en avaient. Et c’est cette même image d’un pape souriant, à l’image d’un gentil grand père, que les médias retiendront.
On pourra lui reprocher de n’avoir su moderniser la gouvernance de l’Eglise, à l’image de cette Curie fonctionnant encore en silo s’ignorant les uns les autres. Mais peut être découvrira-t-on avec ce que fera son successeur, que les pratiques de fonctionnement collectif auront été installées lors des assemblées d’évêques, je n’en sais rien.
Une nouvelle page va s’ouvrir pour l’Eglise catholique : on ne peut que souhaiter qu’elle réponde aux changements rapides de la société que soulignait le démissionnaire !
Les commentaires récents