La famille, les amis et les travaux de jardin ont pris cette année pour moi le pas sur la lecture, à quelques livres près. L’actualité a été peu nourrie et je l’ai suivie de loin. Quelques sujets d’articles ont pourtant émergés : il ne reste plus qu’à les écrire, au moment où la reprise du travail ne m’en donnera guère l’occasion !
Deux sujets d’actualité me donnent envie d’écrire… depuis plus de quinze jours, sans que je passe à l’acte pour l’instant.
D’abord celui du mariage, que la question du mariage homosexuel et la réaction des évêques a remis au-devant de la scène et qui faisait l’objet de deux publications de l’INSEE en juillet, que j’avais emmenées pour les étudier : l’une sur les divorces et l’autre sur le partage des ressources financières dans le couple.
Ensuite celui de la sécurité, avec des émeutes à Amiens, des expulsions de Roms et ce fait divers dans le Gard où un couple va chercher une carabine pour tirer sur des arabes qui ont le seul tort d’être là !
Coté lecture, à coté de quelques polards et BD, j’avais acheté quatre livres « sérieux ». Je n’ai toujours pas lu celui sur l’inquisition. Celui du rédacteur en chef du Monde des religions, intitulé « comment Jésus est devenu Dieu » m’a bien plu et donné envie de lire un autre livre du même auteur paru en 2007, « le christ philosophe ». Il faudra que j’y revienne, d’autant plus que j’ai lu au printemps un livre passionnant sur Vatican 2 (ouvert il y a presque 50 ans, on en parlera certainement à l’automne).
J’ai aussi lu une œuvre de Daniel Cohen, datant de 2009, « la prospérité du vice », ouvrage excellent, bénéficiant de la culture et du sens pédagogique de l’auteur, qui réussit à balayer 10 000 ans d’histoire économique en quelques trois cent pages. Cet ouvrage devrait être obligatoire en seconde ou en première !
Au hasard d’une note dans le chapitre sur la mort de la République de Weimar, j’apprends que « en juillet 1932, seul un catholique sur sept vote pour le parti nazi, alors que près de 40 % de non catholiques lui apportent leur voix ». Cela m’a conduit à aller lire sur Wikipédia la note sur la résistance allemande aux nazi et celle sur l’attitude des catholiques. En résumé, la hiérarchie catholique (ou au moins une partie) s’est opposé aux nazis(de manière variable dans le temps cependant) à qui elle reprochait un programme païen puis les pratiques d’euthanasie contre les handicapés. Quelques évêques et de nombreux prêtres ont payé de leur liberté ou de leur vie cette opposition qui en a conduit un nombre important à Dachau.
Une remarque en passant : je suis toujours sidéré de trouver dans les librairies au rayon « économie » une immense majorité de livres très critiques sur le système, alors que des ouvrages comme ceux de Cohen ou de Pisani Ferry (tous deux proches du PS), qui expliquent le fonctionnement dans le cadre des thèses « dominantes » (c’est à dire celles qui accordent plus de place à l’observation et la compréhension des phénomènes qu’à l’idéologie) sont rares dans les rayons !
Dernier livre, un ouvrage sur « les héritiers de Darwin », par un universitaire physicien du nom d’ Henri-Rousseau. L’auteur présente un historique intéressant mais cherche surtout à démontrer que les adversaires de Darwin n’étaient pas seulement bloqués par leurs croyances religieuses, mais qu’ils avaient des arguments scientifiques solides. Le meilleur exemple en est Lord Kelvin (le père de l’échelle de température absolue) qui contestait un élément de base de la thèse, à savoir la vie de la terre, que des calculs très poussés de vitesse de refroidissement lui faisaient estimés à 100 millions d’années au maximum. Les calculs étaient justes mais il manquait une hypothèse, l’influence de l’énergie produite par la radio activité, phénomène inconnu à l’époque. En fait, l’auteur cherche à contrer ceux qui, à la suite de Darwin, pensent que l’évolution se fait sans finalité et en tirent la conclusion que Dieu n’existe pas. Apparemment l’auteur n’est pas d’accord sur ce point (peut-être est-il un adepte de Teilhard de Chardin). Je les renverrais volontiers dos à dos, attendant de la science qu’elle réponde au « comment » plutôt qu’au « pourquoi ». Un livre bien écrit mais dont on peut largement se passer.
Bon, si j’ai le temps et le courage, tout cela devrait donner lieu à quelques articles dans les semaines qui viennent !
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