Il n’y aura pas eu de miracle pour Ségolène Royal malgré la mobilisation du premier ministre avant le premier tour, la visite des premières secrétaires du PS et d’EELV, et un soutien du Président de la République dont bien d’autres candidats PS auraient voulu bénéficier, sans parler de l’affluence des médias depuis le début de la campagne.
Après le score décevant de la primaire socialiste, c’est le deuxième échec en moins d’un an pour l’ancienne candidate du PS en 2007. Le score est particulièrement faible (37% seulement). Il ne faudrait pas pour autant l’enterrer prématurément, même si sa non-élection la prive d’un perchoir synonyme de quatrième personnage de l’Etat dans l’ordre protocolaire.
D’abord, elle reste présidente de région et n’a que 58 ans. Ensuite, elle a montré sa capacité à rebondir après ses échecs. En 1995, elle avait déjà fait valider par Paris, contre les militants locaux, sa candidature à la mairie de Niort. Le maire sortant PS l’avait battue dans une triangulaire, alors qu’elle était en tête au premier tour. Déjà avec le soutien de voix de droite.
Ségolène Royal a compris qu’il était bien utile d’avoir des soutiens au plus haut niveau, à commencer par celui du Président de la République du temps de François Mitterrand. Mais cette méthode a ses revers, les électeurs locaux n’appréciant pas forcément les ordres venus d’en haut, surtout quand ils estiment qu’un candidat issu de la circonscription ferait parfaitement l’affaire.
Jouer à fond la carte de la communication, diaboliser toutes les attaques sous prétexte que c’est une femme qui est visée, pincer en permanence la corde de l’émotion, voire du pathos, n’a pas que des avantages : cela lui crée des attachements très forts (mais sont-ils durables ?), cela lui crée aussi de solides inimitiés, y compris à l’intérieur du parti. Il se dit que Lionel Jospin a fortement soutenu Forlani, et on ne saura jamais quel jeu exact a joué son ancien compagnon.
Je n’apprécie guère la dame. La manière dont elle avait traité des questions de pédophilie au seul service de sa gloire personnelle ne m’avait déjà pas plu. L’épisode des fonctionnaires de police à raccompagner chez elles avait achevé de me convaincre du manque de réalisme de la candidate, avant que je ne me demande s’il fallait rire ou pleurer de son « je vous emmènerai vers d’autres victoires ».
Il reste que faire de l’ex compagne du président de la république le quatrième personnage de l’etat n’était guère raisonnable. L’épouse de Tony Blair comme celle de Billy Clinton avaient la carrure pour mener une grande carrière. Elles ont eu la sagesse de ne pas chercher à la faire en même temps que leur époux. Les électeurs de la Rochelle ont su imposer cette sagesse-là.
Les commentaires récents